Saint-Jacques de Compostelle

Publié le 24 Mai 2017

Saint-Jacques de Compostelle - Photos: Lankaart (c)

Saint-Jacques de Compostelle - Photos: Lankaart (c)

Le site même de la ville aurait été un lieu de culte druidique. Les Romains y établirent un mausolée. On suppose qu’une ville existait et qu’elle s’appelait Asseconia. La ville paraît avoir été le centre intérieur des nombreux petits ports galiciens, comme Padrón, anciennement Iria Flavia, où relâchaient les bateaux de pêche ou de commerce. Une tradition de sacralité était déjà implantée dans cette région, car on croyait que Padrón possédait des pierres sacrées.

Elle fut certainement christianisée du Ier au IIIe siècle puis oubliée, à la suite des Persécutions des chrétiens.

Dès les années 785, saint Jacques est déjà présenté comme le sauveur de l'orthodoxie chrétienne et le Patron de l'Espagne par le moine Beatus de Liebana, réfugié dans les montagnes des Asturies : “ Chef resplendissant de l'Espagne, notre protecteur et patron de notre pays ”.

C’est sans doute à partir du XIe siècle que se dessine l’image du saint cavalier descendant du ciel. Comme il est d’usage, les chroniques espagnoles lui bâtissent une légitimité remontant à quelques siècles en arrière : le saint tueur de Maures serait né au cours de la bataille de Clavijo, sous le règne du roi Ramire I (842-850). Peut-être le Matamore n’est-il né que pour retenir en Espagne les Galiciens qui partaient en foule à Jérusalem en leur donnant cette image du Matamore, aussi prestigieuse que la croix des Croisés ? En 1099, le pape Pascal II somme le clergé et le roi Alphonse VI de remédier à cet exode. Il écrit : « nous avons interdit aux chevaliers de votre royaume et à ceux qui veillent sur les frontières des royaumes les plus proches des vôtres, de se rendre à Jérusalem… Que personne ne leur reproche ce retour comme une infamie ou ose les accuser par quelque calomnie. À vous tous, nous prescrivons derechef de combattre les Maures demeurant sur vos terres, de toutes vos forces ». En 866, Alphonse III le Grand fait de Saint-Jacques-de-Compostelle un évêché. Une cathédrale y est inaugurée avec éclat en 899.

Si Saint-Jacques ne fut pas conquise par les Maures, elle fut cependant prise et pillée en 997 par Muhammad ibn Abî Amir dit el-Mansour, al-Manzor en espagnol, ce qui signifie « le victorieux » en arabe. Ce chef de guerre du calife de Cordoue Hicham II, avant d'incendier la basilique, fit arracher les portes et les cloches, que des captifs chrétiens durent transporter jusqu'à Cordoue, où elles furent entreposées dans la grande mosquée. Seul le tombeau de l’apôtre Jacques le Majeur, compagnon de Jésus-Christ ne fut pas touché.

La consternation fut grande dans la Chrétienté. Le puissant ordre de Cluny organisa les secours dans tout l’occident chrétien. L'événement devait frapper durablement les imaginations : ce sont ces mêmes cloches que d'autres prisonniers, musulmans cette fois, transporteront jusqu'à Tolède, à la prise de Cordoue par Ferdinand III, roi de Castille et de Léon, en 1236.

Une église romane y fut édifiée en 1075. La ville fut élevée au rang de siège épiscopal par le pape Urbain II en 1095. Son premier évêque fut un clunisien.

Calixte II fait de Saint-Jacques-de-Compostelle (dont son frère Raymond de Bourgogne est Roi), une ville sainte du même ordre que Jérusalem et Rome. Il fait construire avec son frère la cathédrale. Il suscite l’écriture du Codex Calixtinus pour assurer la dévotion à l'Apôtre du Christ, St Jacques le Majeur, venu évangéliser l'empire romain jusqu'à Saint-Jacques-de-Compostelle, au Ier siècle et dont les saintes reliques reposeront dans la nouvelle cathédrale. Il assure la promotion du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle dans toute l'Europe.

En 1120, Diego Gelmírez est nommé archevêque et légat, à cette époque Saint-Jacques-de-Compostelle rivalise avec l’archevêché de Tolède.

Saint-Jacques de Compostelle - Photos: Lankaart (c)
Saint-Jacques de Compostelle - Photos: Lankaart (c)
Saint-Jacques de Compostelle - Photos: Lankaart (c)
Saint-Jacques de Compostelle - Photos: Lankaart (c)
Saint-Jacques de Compostelle - Photos: Lankaart (c)
Saint-Jacques de Compostelle - Photos: Lankaart (c)
Saint-Jacques de Compostelle - Photos: Lankaart (c)
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Saint-Jacques de Compostelle - Photos: Lankaart (c)

Rédigé par rafael

Publié dans #VILLES D'ART ET DE CULTURE

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D
Merci pour votre billet très intéressant. J'habite à Genève (Suisse) et dans notre campagne genevoise, il y a le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle où je vais parfois me promener dans les vignes. J'ai déjà croisé des pèlerins chargés de gros sacs à dos et échangions quelques paroles.<br /> Amicalement.
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