Delaunay - La Ville de Paris

Publié le 19 Février 2019

Delaunay - La Ville de Paris

Conçue pour le Salon des Indépendants de 1912 où elle est présentée ... , La Ville de Paris affiche, par son format monumental et sa richesse iconographique, les ambitions de Robert Delaunay. La composition se lit de gauche à droite, comme un collage réemployant des motifs récurrents de son œuvre (vue de Paris et tour Eiffel). Ils sont juxtaposés à un thème inédit chez lui, celui des Trois Grâces, dans un déroulé en accéléré, qui résume son passage du cubisme à l’abstraction par le biais des contrastes simultanés. La peinture accumule les citations et les emprunts stylistiques : à Pompéi, au Greco, à Cézanne, à l’autoportrait Moi-même – portrait paysage (1890) de son maître le Douanier Rousseau. L’écart entre le sujet moderne de la tour Eiffel et le sujet classique des Trois Grâces (qui sont étudiées en détail dans une série d’aquarelles et d’huiles) pourrait laisser penser à un manifeste en faveur d’une synthèse entre l’ancien et le nouveau si le trio féminin ne faisait pas explicitement référence aux Demoiselles d’Avignon (1907) de Picasso, notamment par le caractère primitiviste des visages. Les trois parties de la composition sont unifiées par l’effet de surface des plans miroitants qui font disparaître les formes dans la couleur. « Vision de Paris : transition vers la couleur constructive, état entre le constructif et le destructif. […] Synthèse de la Ville et de la Tour […]. Les nus féminins sont des immeubles, les immeubles, des nus. La grâce ancienne réapparaît : Pompéi ! Mais noyé dans un désir de nouvelle composition » (R. Delaunay, Du cubisme à l’art abstrait, op. cit., p. 62).

Centre Pompidou

Rédigé par rafael

Publié dans #ART MODERNE

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