Kyoto

Publié le 4 Novembre 2017

Kyoto - Photos: Lankaart (c)
Kyoto - Photos: Lankaart (c)
Kyoto - Photos: Lankaart (c)
Kyoto - Photos: Lankaart (c)
Kyoto - Photos: Lankaart (c)
Kyoto - Photos: Lankaart (c)

Kyoto - Photos: Lankaart (c)

Kyoto, ancienne capitale du Japon, occupe une place à part dans ce pays. Conjuguant le présent et le passé, elle offre un cadre unique pour découvrir la civilisation japonaise. La richesse de son patrimoine permet de prendre la mesure des multiples facettes du Japon d’aujourd’hui et d’hier, aussi bien pour l’amateur de jardins ou d’architectures, que pour le gastronome ou le simple voyageur en quête d’exotisme : L’apaisant jardin zen de Ryoanji, célèbre paysage sec, le Kinkakuji ou Le Pavillon d’or magnifié par Yukio Mishima (1925-1970), le quartier des geishas de Gion, le chemin de la Philosophie, les jardins d'Eikan-dō Zenrin-ji, le sanctuaire Fushimi Inari Taisha et le temple Honga-ji permettent d’apprécier les splendeurs que peut offrir la ville.

Kyoto avec ses quartiers populaires, ses musées, ses canaux et ses palais et temples c’est développé dans la plaine, tandis que les montagnes et collines qui forment un demi-cercle au nord de l’est à l’ouest ont conservé leurs forêts et abritent une multitude de temples, jardins et cimetières.

Les quartiers les plus traditionnels, au nord et à l'est, abritent d'innombrables temples et jardins, tandis que les alentours de la gare, plus modernes, sont propices aux sorties et au shopping. Ville d'histoire, Kyoto n'en reste pas moins très vivante, évoluant au fil des saisons et des festivals.

 Les itinéraires de découvertes se construisent, se défont et se déclinent dans une variation sans fin, le tourisme à Kyoto ne ressemble ainsi à aucun autre : près de 1600 temples bouddhiques et plus de 250 sanctuaires shintô veillent sur la ville. Conscients de la présence de ces monuments, on sent le poids des siècles. L’ancienne Heian-kyô, "capitale de la paix et de la tranquillité", devenue Kyoto, est pour cela unique.

La ville de Kyoto, à l’époque Heian-kyō (lit. « la capitale de la Paix »), devint la capitale du Japon en 794. Le mot japonais « miyako » qui veut dire aujourd’hui capitale signifiait à l’origine « le site de l’honorable demeure », durant les premiers tant du règne des empereurs ceux-ci changeaient régulièrement de lieu de vie et donc de capitale, entre 647 et 794 plus de dix capitales furent projetées, certaines ne virent jamais le jour, d’autres furent construites à grands frais. Nombreuses furent les implantations dans la région de Nara avant le choix définitif d’une implantation pérenne à Kyoto. La perte du pouvoir temporel de l’empereur à partir du VIIIe siècle explique cette situation, il n’était plus en mesure d’engager les frais d’un nouveau déplacement de la capitale, le pouvoir temporel étant aux mains des régents, l’empereur n’ayant plus qu’un pouvoir symbolique. La capitale Kyoto au IXe siècle n’était plus que le siège de l’autorité traditionnelle de l’empereur, et de la Cour.

C’est le plan de Chang’An, capitale de la dynastie chinoise des Tang, qui servit de modèle à l’édification de Kyoto : un quadrillage systématique, ayant le palais impérial comme élément structurant. Les îlots ainsi créés étaient de plan carré. L’ancienne route nord-sud du Yamato devint l’artère principale de la ville, le plan d’ensemble étant axé sur la vallée. Cette intégration topographique et géométrique entre le plan de la ville, le découpage parcellaire des rizières et les infrastructures principales (routes et canaux) est l’une des caractéristiques de la ville et couvre à l’époque déjà une région de 26 km du nord au sud. On peut encore aujourd’hui parfaitement lire dans le plan de la ville contemporaine cette composition Nord-Sud, Est-Ouest, perpendiculaire aux montagnes du nord.

Ce type d’organisation spatiale appliqué à grande échelle, qui instaure un rapport explicite entre la plaine et la montagne, donna plus tard naissance à un style particulier de jardin japonais : le « paysage emprunté » où de lointaines montagnes formaient partie intégrante de la composition du jardin ; les murs et les plantations contribuant à renforcer cette impression en dissimulant les bâtiments voisins.

Kyoto: temples et cimetières - Photos: Lankaart (c)
Kyoto: temples et cimetières - Photos: Lankaart (c)
Kyoto: temples et cimetières - Photos: Lankaart (c)
Kyoto: temples et cimetières - Photos: Lankaart (c)
Kyoto: temples et cimetières - Photos: Lankaart (c)
Kyoto: temples et cimetières - Photos: Lankaart (c)
Kyoto: temples et cimetières - Photos: Lankaart (c)

Kyoto: temples et cimetières - Photos: Lankaart (c)

Pour embellir Heijo-Kyo, ancienne Nara, et renforcer son rôle de capitale spirituel du pays, la famille impériale et les aristocrates encouragèrent la construction de temples bouddhistes dans la ville. Les magnifiques sanctuaires, connus sous le nom des « sept grands temples » conféraient un caractère grandiose au paysage urbain de l’ancienne Nara. Le pouvoir des prêtres devenant trop important, l’édification de temples dans la nouvelle capitale d’Heian-Kyo, Kyoto aujourd’hui, fut interdite, provoquant de fait de nombreux pèlerinages vers l’ancienne capitale. Le pouvoir pris la décision de faire construire deux temples officiels à l’Est et à l’Ouest juste après la porte sud. Au IXe siècle la famille Fujiwara et d’autres aristocrates firent construire de nombreux temples privés à l’Est de la vallée au pied des collines, puisque toute construction était toujours interdite dans la ville.

Au début du Moyen-Age, XIIe siècle, Minamoto Yoritomo impose par la force la suprématie des samouraïs et nobles du nord du pays sur la cour et l’aristocratie de Kyoto, le siège du gouvernement militaire se situe à Kamakura, au nord de Tokyo. Kyoto à partir de cette période ne retrouvera plus son pouvoir d’antan et amorce un long déclin politique.

Le développement de la ville se fit pendant la période calssqiue à l’est, les terrains à l’ouest étant trop humides, le long de la rivière Kamo au pied du mont Higashiyama. C’est encore aujourd’hui dans ces quartiers que l’on peut admirer le plus de temples et jardins, du Ginkaku-ji au Nord d’Higashiyama au complexe du Nanzen-ji puis du Niomon au sud et flâner dans le vieux quartier du Gion.

Au cours de la rébellion Onin, à la fin du Moyen-Age, de 1467 à 1477 plus de 30 000 maisons furent détruites par d’immenses incendies. Ce désastre fut fatal à la cité impériale car la reconstruction des quartiers sinistrés fut longue et laborieuse. La ville fut de fait coupé en deux, entre la ville haute habitée par les samouraïs, la nouvelle classe des riches marchands, et par l’ancienne aristocratie en plein déclin, et la ville basse des commerçants, des artisans et du prolétariat. En 1573 la ville haute fut incendiée par Oda Nobunaga. Tout cet ensemble urbain constitue aujourd’hui le « vieux Kyoto » en dépit de l’adjonction de nombreuses constructions neuves.

Temple d'Honga-ji - Photos: Lankaart (c)

Temple d'Honga-ji - Photos: Lankaart (c)

A la fin du XVIe siècle Toyomoto Hideyoshi (1537-1598), d’origine modeste, unifie l’ensemble du Japon, et lance dans la capitale de nombreux chantiers : le palais « Shento-gosho » pour l’ex-empereur, une magnifique résidence pour lui, le « jurakudai ». Puis il entreprend de restaurer la partie est de la ville pour lui rendre sa splendeur d’antan. Il fit également démonter de nombreux temples médiévaux de différentes sectes qui, en débit de l’ancienne interdiction, étaient disséminés un peu partout dans la ville et les fit reconstruire dans l’extrême nord et l’est de la capitale au pied des montagnes et collines. Il attribua également au temple Hongan-ji l’ancien et très vaste emplacement du marché de l’est au sud de la ville basse, par la suite le shogun Tokugawa offrit lui aussi un terrain au temple faisant de ce secteur inhabité un quartier de temples situé aujourd’hui juste au nord de la gare centrale de Kyoto.

Kyoto: parcs, montagnes et jardins - Photos: Lankaart (c)
Kyoto: parcs, montagnes et jardins - Photos: Lankaart (c)
Kyoto: parcs, montagnes et jardins - Photos: Lankaart (c)
Kyoto: parcs, montagnes et jardins - Photos: Lankaart (c)
Kyoto: parcs, montagnes et jardins - Photos: Lankaart (c)
Kyoto: parcs, montagnes et jardins - Photos: Lankaart (c)

Kyoto: parcs, montagnes et jardins - Photos: Lankaart (c)

Au début du XVIIe siècle la ville était devenue une cité commerçante florissante. La construction d’un canal au sud permis d’intensifier les échanges avec Osaka. De nombreux entrepôts furent construit le long de ce canal, la ville amorçant ainsi son développement vers le sud. Kyoto comptait 300 000 habitants à cette époque, dont une très grande proportion d’hommes. Au début du XIXe la ville, capitale des shogun Tokugawa, comptait 500 000 habitants. Le transfert de la capitale à Tokyo provoqua un effondrement de la population qui passa à 240 000 habitants, aujourd’hui la ville en compte 1,4 million.

Kyoto n’a pas souffert des bombardements lors de la Seconde guerre mondiale. Et pourtant, lorsque le président des États-Unis Harry Truman décide d’utiliser l’arme atomique contre le Japon, elle faisait partie des quatre villes désignées comme cibles. L’intervention de l’orientaliste français Serge Elisseeff auprès des conseillers du Pentagone évite l’irréparable. Son argument : un tel choix détruirait des trésors culturels inestimables et serait préjudiciable, le temps venu, à une réconciliation entre les deux pays. Il fut écouté.

Rédigé par rafael

Publié dans #JAPON, #VILLES D'ART ET DE CULTURE

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article