Louis XIV - le Roi Soleil
Publié le 27 Octobre 2016
Le Roi Victorieux
Louis XIV est avant tout un roi conquérant, il tend à affirmer la puissance de son Royaume. Il utilise les armes traditionnelles de la diplomatie (ambassade, traités, alliances, unions dynastiques, soutien aux opposants de ses ennemis). Mais c'est surtout par l'armée qu'il s'impose. Jeune roi, il poursuit d'abord la stratégie de ses prédécesseurs depuis François Ier pour dégager la France de l'encerclement hégémonique des Habsbourg en Europe par une guerre continuelle contre l'Espagne, en particulier sur le front des Flandres. Le « grand Roi » en profite pour rendre son « pré carré » par des guerres de conquêtes sur ses voisins, négligeant toutefois l'expansion coloniale
Dans un premier temps, pour se dégager de l'encerclement des Habsbourg, le jeune Louis XIV avec son ministre Mazarin fait alliance avec les principales puissances protestantes, reprenant ainsi la politique de ses deux prédécesseurs et de Richelieu.
Cette guerre franco-espagnole connaît quatre phases : quand le règne débute, la France soutient directement les puissances protestantes contre les Habsbourg, lors du dernier tiers de ce qu'on a appelé ensuite la guerre de Trente Ans, conclue en 1648 par les traités de Westphalie. Profitant de la Fronde, l'Espagne tente d'affaiblir le Roi en soutenant la révolte militaire du Grand Condé (1653) contre Louis XIV. En 1659, des victoires françaises et une alliance avec les puritains anglais (1655-57) et les puissances allemandes (Ligue du Rhin) imposent à l'Espagne le traité des Pyrénées (soudé par le mariage entre Louis XIV et l'infante en 1659). Enfin, le conflit reprend à la mort du roi d'Espagne (1665) quand Louis XIV entame la guerre de Dévolution : au nom de l'héritage de son épouse, le roi réclame que des villes frontalières du royaume de France en Flandre espagnole lui soit dévolues. Il s'appuie sur les difficultés de l'Espagne au Portugal
À l'issue de cette première période, Louis XIV, jeune roi, est à la tête de la première puissance militaire et diplomatique d'Europe, s'imposant même au Pape. Il a agrandi son royaume vers le nord (Artois, achat de Dunkerque aux Britanniques) et conservé, au sud, le Roussillon. Sous l'influence de Colbert, le Roi a aussi construit une marine et agrandit son domaine colonial pour combattre l'hégémonie coloniale espagnole.
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La Bataille des dunes, 14 Juin 1658.
L'affrontement a lieu dans les dunes de Leffrinckoucke le 14 juin, non loin de Dunkerque. Le centre et la droite de l’archiduc sont enfoncés en un clin d’œil par des régiments de piquiers anglais, mais la gauche avec Condé, d’abord ébranlée, reprend une brillante offensive. Turenne peut concentrer sa cavalerie et aidé par les navires anglais repousse les gardes suisses.
Le 25 juin, Dunkerque, espagnole le matin, française à midi, est finalement anglaise le soir, puisque Louis XIV la remet le jour même aux Anglais. (Charles II revendra Dunkerque à Louis XIV en 1662). Quelques jours après Bergues et Furnes tombent aux mains des Français.
A partir de 1672, sous l'influence de Louvois, le « Grand Roi » renonce à l'alliance protestante. Pour rendre son « pré carré », il s'isole diplomatiquement dans une politique belliqueuse de conquête qui l'oppose à toute l'Europe. La poussée vers les Flandres d'un monarque absolu catholique provoque l'inquiétude de la République protestante des Pays-Bas. Dès lors, France et Pays-Bas, anciens alliés, deviennent rivaux économiquement et politiquement.
En 1672, Louis XIV les attaque, ce qui provoque la guerre de Hollande. L'Espagne en profite pour tenter de récupérer les villes de Flandres perdues. Ce conflit isole diplomatiquement la France : opposée à la fois aux Habsbourgs, au pape et aux protestants d'Europe, après le rapprochement entre les Provinces-Unies des Pays-Bas, les princes allemands et le parlement anglais, elle n'a plus comme alliée protestante que la Suède. Sa puissance militaire lui permet toutefois d'imposer la paix sur le front Nord et de prendre le comté de Bourgogne à l'Espagne (1674, confirmé au traité de Nimègue, 1678). C'est ainsi que Besançon devient française. Louis XIV élargit ensuite ses ambitions aux possessions des villes conquises (politique des réunions). Cette politique d'expansion territoriale et la violence des massacres dans le Palatinat provoque la ligue d'Augsbourg (9-7-1686), alliance défensive de l'ensemble des puissances européennes (Habsbourg et protestants). Après la prise de Luxembourg en 1684, le conflit reprend de 1688 à 1697, années de guerre extrêmement violentes sur terre et sur mer : de l'Irlande où le roi soutient le prétendant catholique au trône de Grande-Bretagne, à l'Allemagne, où il soutient la Princesse Palatine, jusqu'à la Savoie, les guerres pèsent durement sur les finances royales et sur les populations, en particulier lors du terrible sac du Palatinat par Louvois. La paix négociée par la médiation de la Suède lui permet de prendre l'Alsace, terre traditionnelle du Saint-Empire et dont la population est germanophone.
Le Passage du Rhin.
Le 6 avril 1672, Louis XIV déclare la guerre aux Provinces-Unies (Pays-Bas du Nord) afin d’abaisser l’outrageuse puissance économique et commerciale de la petite république protestante. Soigneusement préparée depuis deux ans, la campagne terrestre rencontre peu de résistance. À la tête de l’armée, Louis de Bourbon-Condé (1621-1686), cousin du roi, traverse les Pays-Bas espagnols et les provinces allemandes avant d’envahir les Provinces-Unies. Le 12 juin 1672, la cavalerie atteint un bras du Rhin à proximité de Schenk, en face du village de Tolhuys, la « maison du péage ». Le fleuve est à son étiage, ce qui rend son cours praticable par un gué. Les troupes du prince Guillaume d’Orange (1650-1702) rivalisent mal face aux 20 000 soldats français qui traversent le fleuve sans peine.
Cette action sans fait d’armes devient le sujet d’une vaste production artistique qui mobilise tous les arts (peinture, sculpture, littérature) ainsi que la numismatique. « une action éclatante et unique, célébrée alors comme un des grands événements qui dussent occuper la mémoire des hommes ». Voltaire
Le tableau d’Adam-François Van der Meulen, peintre flamand passé au service de la France, constitue un modèle du genre dans la mise en scène d’un fait militaire pour servir d’outil de propagande politique.
Le Roi protecteur des arts
Dans l'esprit du roi, la grandeur d'un royaume doit aussi se mesurer par son embellissement.
Sur les conseils de Colbert, un des premiers chantiers du roi sera la restauration du palais et du jardin des Tuileries confiée à Louis Le Vau et à André Le Nôtre. Les décors intérieurs sont confiés à Charles Le Brun et aux peintres de la brillante Académie royale de peinture et de sculpture.
Après l'arrestation de Fouquet, le roi semble vouloir imiter sa vie fastueuse. Il se montre extrêmement dépensier en allouant des sommes immenses aux frais de la cour royale. Il dépense d'importantes sommes dans l'amélioration du Louvre avant de finalement choisir le château de Versailles comme résidence royale. Il y emménage en 1682 après plus de vingt ans de travaux.
Il se comporte en mécène et patron des arts en finançant les grandes figures culturelles de l'époque tels que Molière (en signe d'amitié, le roi accepta d'être le parrain de son premier enfant), le musicien Jean-Baptiste Lully ou le décorateur Charles Le Brun ainsi que le jardinier André Le Nôtre. Dans la compétition culturelle entre les cours, Lully devient l'organisateur des spectacles, influence Henry Purcell et Johann Sebastian Bach. Louis XIV place l'Académie française sous son contrôle et devient son « protecteur ».
Allégorie de la fondation de l'Académie royale de peinture et de sculpture ou le règne des arts sous le règne de Louis XIV, par Nicolas Loir, 1666.
Michel Corneille, dit l'Ancien (1603-1664) – Ex-voto de la guérison de Louis XIV, commandé par les capucins de la rue Saint-Honoré à Paris, vers 1660
Le Roi et la religion
La révocation de l’édit de Nantes en 1685 par Louis XIV fait disparaître les Églises réformées en France et contraint les protestants à la clandestinité ou à l’exil. Ceux-ci perdent ainsi leur identité sociale.
La politique religieuse des dernières années de son règne est marquée par sa politique extérieure qui nécessite un rapprochement avec le pape. Après 1686, Louis XIV n'a plus de conflit diplomatique avec Rome dont il veut le soutien pour l'accession de son petit-fils au trône d'Espagne: à un pontife qui lui est plus favorable (Alexandre VIII), le roi donne des signes d'apaisement (Révocation, envoi de jésuites en Chine, restitution d'Avignon en 1690, réalisation par un sculpteur Français d'un tombeau de pape…) La réconciliation religieuse a lieu en décembre 1693 quand Louis XIV accepte que le clergé retire la déclaration des libertés gallicanes, ce qui permet de faire reconnaître les évêques nommés depuis 1673 jusqu'ici non validés par Rome. Clément XI, le nouveau pape est élu grâce à la France et soutient Louis XIV et les Bourbons au début de la guerre de Succession d'Espagne.
Dans le royaume, Louis XIV impose une stricte orthodoxie unifiant l'obéissance au roi et au pape (que symbolise la dédicace à Saint Louis, de l'église des Invalides en 1697). Il condamne avec le pape les factions religieuses qui tentent de réapparaitre en influençant une opinion publique naissante ou en s'attirant la protection de Madame de Maintenon. Il prend ainsi nettement le parti de Bossuet contre Fénelon (pourtant précepteur de son petit-fils) coupable d'avoir défendu le quiétisme de madame Guyon (1697): il le disgracie (1698) après l'avoir fait condamner par le pape Clément XI (qui ne l'excommunie toutefois pas). De même, devant des publications qui tendent à faire renaître le courant janséniste, la réaction du roi est ferme. Jean Racine est disgracié pour son soutien à ce mouvement et le pape condamne (en 1703 et surtout en 1709) les religieuses de Port Royal, qui ayant refusé de prêter le serment demandé, sont dispersées sans ménagement et dont l'abbaye est rasée en 1711. Enfin, une répression brutale est conduite contre les camisards protestants à partir de 1702.
La fin du Règne
En 1710, Louis XIV avait une grande famille, et de nombreux héritiers légitimes : un fils de 48 ans, trois petits-fils (dont Philippe, roi d'Espagne) et deux arrière-petits-fils sans compter les branches cadettes de la famille royale Orléans, Condé et Conti (que le roi a marié avec ses bâtardes pour mieux les humilier et les tenir en respect). Tous, (sauf le roi d'Espagne et son frère le duc de Berry) se prénommaient Louis pour montrer la continuité de la dynastie. Or, il perd presque tous ses héritiers légitimes entre 1711 et 1714.
L'âge de Louis XIV et la santé très fragile du futur Louis XV qui est désormais son héritier posent un grave problème dynastique. En effet, si l'enfant venait à mourir, l'arbre généalogique des Bourbon poserait un problème diplomatique majeur pour la succession du Roi de France.
Le 9 août 1715, au retour de Marly, le roi apparaît brusquement très abattu. Le 10, il se plaint d’une douleur à la jambe gauche qui se révèle être une gangrène sénile (ischémie aiguë probablement causée par un caillot venant boucher l'une des artères principales du membre) à la jambe contre laquelle les médecins sont impuissants. Le 1er septembre 1715 il meurt, s'achève ainsi le plus long règne de l'histoire de France.
Source: Wikipedia, Lankaart, museeprotestant.org,
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