Velasquez- La femme aux oeufs
Publié le 11 Avril 2020
C'est une nature morte, selon la lecture de Francisco Pacheco, une scène de cuisine avec des personnages à la fois ridicules ou au moins vulgaires, mais aimables « s'ils sont peints comme mon gendre les peints, sans laisser de place aux autres » et parce qu' « ils atteignent une véritable imitation de la nature »
Les objets sont étudiés individuellement, merveilleux dans leur singularité mais mal intégrés ensemble. On note certains problèmes de perspective et des incohérences dans les ombres projetées, mais elles permettent tout de même d'apprécier la subtilité du traitement des textures par une savante manipulation de la lumière partiellement absorbée par les objets de céramique qui se reflètent dans ceux en métal, disposés de façon presque alternée.
L'intérêt de Vélasquez pour les effets optiques et leurs traitement pictural est manifeste sur les œufs flottant dans du liquide – huile ou eau – où il « arrive à montrer le processus de changement par lequel la transparence claire de l’œuf cru devient opaque durant la cuisson », détail qui indique son intérêt pour capter le fugace et l'éphémère.
La femme est peut-être aveugle et Vélasquez semble méditer sur les deux formes de connaissance d'une même réalité, l'une par le sens de la vue, l'autre par le toucher.