Paco Rabanne
Publié le 11 Mai 2015
Paco Rabanne né en 1934 est un couturier espagnol qui a marqué l'univers de la mode dans les années 1960.
À la fin de ses études, il se lance dans la fabrication artisanale d'accessoires fantaisie comme des boutons ou des broderies sans fil, ni aiguille qui s'appliquent sur des vêtements Haute Couture signés Balenciaga, Nina Ricci, Maggy Rouff, Philippe Venet, Pierre Cardin, Courrèges, Givenchy jusqu'en 1966. En 1965, il crée des « Pacotilles », accessoires en Rhodoïd (boucles d'oreilles, lunettes, casques) en collaboration avec Michèle Rosier, Christiane Bailly et Emmanuelle Khan, stylistes en vogue du prêt-à-porter industriel. La signature « Paco Rabanne » apparait alors et c'est la naissance d'un couturier. En février 1966, la première collection Manifeste est présentée à l'hôtel George-V : « 12 robes importables en matériaux contemporains », agrémentées de sequins et plaques en rhodoïd. Le 21 avril 1966 est présentée une seconde collection avec des maillots de plage en rhodoïd au Crazy Horse Saloon portée par les artistes du lieu pendant le défilé.
Architecte, artisan et couturier, Paco Rabanne innove, choque et séduit par ses modèles en cuir riveté, plumes d'autruche et aluminium exposés à la galerie d'art d'Iris Clert à Paris en septembre 1966. Octobre 1966, il s'installe au 33, rue Bergère dans un décor de tubulures d'acier et murs noirs. Il se lance dans la création de modèles pour le cinéma. On peut voir ses créations dans des films tels que Deux ou trois choses que je sais d'elle de Jean-Luc Godard et Les Aventuriers de Robert Enrico ou encore Voyage à deux (Two for the road) de Stanley Donen.
Entre 1967 et 1970, il connaît une période riche en expérimentations de matériaux et projets révolutionnaires comme des robes en papier, des modèles en cuir fluorescent, métal martelé, jersey d'aluminium et fourrure tricotée. Il conçoit des réalisations audacieuses qui marqueront le grand public comme une robe en plaques d'or incrustées de diamants, portée par Françoise Hardy ; vêtement moulé « Giffo » et robes tout en boutons. Il crée alors les « Rob'auto », une collection limitée de prêt-à-porter destinée à la conduite automobile. RIl réalisera également des robes pour Casino Royale, film réalisé par John Huston et Barbarella de Roger Vadim. Ces créations seront acquises par des musées d'art contemporain tel le MoMA (Museum of Modern Art) à New York.
En 1969, il signe un partenariat avec l'entreprise Puig et lance un premier parfum, « Calandre », avec un flacon au design audacieux et une fragrance novatrice qui lui apportent un certain succès. Enfin, il publie son livre Nues avec les photos de Jean Clemmer aux éditions Pierre Belfond. De 1971 à 1975, il adhère à la Chambre syndicale de la couture. Paco Rabanne intègre dans ses collections du tissu effrangé, lacéré ou retissé, transforme les mouchoirs de Cholet, les foulards en robes ou les chaussettes en manches de pull-overs. C'est pendant cette période qu'apparaissent les masques, bustiers et gilets en plastique moulés et de la texture en maillon.
Entre 1976 à 1989, décidément intéressé par la mode masculine, il lance une ligne de prêt-à-porter masculin. Ses autres collections Couture s'enrichissent de nouveaux matériaux traités de façon non conventionnelle comme les tissus luminescents, les papiers métallisés, le daim ajouré ou tressé de métal, les rideaux de perles de bois et de formes spectaculaires. Il élabore le plastron avec des épaulettes en métal martelé articulé, les vestes sculptées en fourrure, les manteaux cerf-volant, les pourpoints en cotte de maille et les chaussures « à la poulaine ». Après le succès remporté par ses robes dans le cinéma, il entreprend la création de costumes de théâtre pour Par delà les marronniers de Jean-Michel Ribes.
Entre 1999 et 2009, il prend sa retraite du secteur de la haute couture pour mieux se consacrer au prêt-à-porter. Ce dernier connaît alors un nouveau développement, sous la direction artistique de Rosemary Rodriguez, puis de Patrick Robinson. Il est réputé pour travailler des matériaux qui viennent des domaines les plus éloignés de ceux qui sont traditionnellement utilisés. Son utilisation intensive de matériaux rigides assemblés par des anneaux donne aussi des résultats « secondaires ». Par exemple, avec ce genre de trame, le corps de la femme est entièrement révélé à travers les interstices et ne montre plus seulement ces zones de nudité placées selon les conventions de chaque époque.
Il pousse la provocation de l'inconfort jusqu'à utiliser des robes complètement métalliques tels les tabliers de protection des bouchers ou des cottes de mailles ou des robes faites de caches de diapositives ou fibres optiques. Il substitue à la couture le rivetage. Perles et paillettes sont appliquées sur l'étoffe à l'aide de minuscules clous terminés par une boucle. Avec cette technique la broderie peut être réalisée facilement sur le vêtement terminé en temps relativement court.
Source: Wikipedia