Chu Teh-Chun
Publié le 25 Février 2014
" Inspiré paraît-il de l'art de Goya, Chu Teh-Chun, moins connu en France que son contemporain Zao Wou-Ki, mérite grandement d'être découvert. La manière dont Chu Teh-Chun montre la nature qui l'entoure prouve à quel point le peintre, même libéré de la figuration, reste le témoin de son temps. Celui d'une liberté retrouvée, d'un artiste chinois venu en France et reproduisant les paysages et les cités qu'il découvre avec l'œil neuf d'un homme s'initiant à l'Europe et son panthéon d'artistes modernes et innovants, tout en restant attaché aux traditions liées à son histoire personnelle. (...)
(...) À l'instar des peintres chinois, Chu Teh-Chun prend comme point de départ la nature, où seul compte le mouvement, la perpétuelle évolution des couleurs et des formes. Il s'en fait l'interprète, grâce à une transcription subjective de ses ressentis. Ce sont ces paysages, héritages de la peinture de lettrés de l'époque des Song, que l'on retrouve dans ses compositions évoquant des montagnes chinoises dans toute leur pureté.
L'abstraction tente de retrouver l'esprit et la poésie du monde chinois, grâce au titre des œuvres évoquant une sensibilité, (...)
(...) Chu Teh-Chun n'est pas un artiste chinois adoptant le langage occidental : il incarne la reconquête de la tradition. Par syncrétisme, il mêle les influences chinoises et occidentales pour se rapprocher de la nature. Il ne travaille pas sur le motif mais réinterprète en atelier des ressentis, des émotions, des perceptions de paysages ou encore des événements politiques.
La fusion de ces deux traditions fait de Chu Teh-Chun l'un des artistes chinois les plus importants de la fin du XXe et du début du XXIe siècle, incarnant la rencontre de deux mondes et construisant une abstraction prenant racine dans la nature et la lumière. "
Source: Marc Restellini (extraits du catalogue, exposition Pinacothèque de Paris 2013)