Max Shoendorff - Hymne - Musée des beaux-arts de Lyon

Publié le 22 Décembre 2018

Max Shoendorff - Hymne - Musée des beaux-arts de Lyon - Photos: lankaart (c)
Max Shoendorff - Hymne - Musée des beaux-arts de Lyon - Photos: lankaart (c)
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Au milieu des années cinquante à Lyon, Max Shoendorff fait partie du petit groupe engagé et inspiré de jeunes intellectuels impliqué dans l'aventure du Théâtre de la Comédie de la rue des Marronniers, aux côtés de son ami Roger Planchon, fondateur plus tard du TNP (Théâtre national populaire) de Villeurbanne.

Il y noue des liens étroits avec le photographe Rajak Ohanian, le poète Robert Droguet, le journaliste et critique d'art Jean-Jacques Lerrant, le cinéphile et écrivain Bernard Chardère, fondateur de Positif, avec lequel il crée la revue de cinéma Premier plan.

Cette émulation autour du théâtre, des ciné-clubs, des librairies et de quelques rares galeries comme celle de Marcel et Jeanne Michaud (Folklore), contribue activement à la naissance d’un foyer de décentralisation de la culture dans la cité rhodanienne.

Ses recherches sur la matérialité, l’organique de la forme, l’empreinte colorée, les moyens de leur faire prononcer leur propre discours, le confrontent à une expérimentation pleine d'intelligence et d'audace. L’élaboration est lente, alchimique, révélatrice d’une tentative de transmutation du naturel au travers d’états successifs. Le corps est mis en éclats, au creux d’une fragmentation labyrinthique des règnes de la nature. L’artiste mobilise un répertoire érotique dans ce qu’il a de plus troublant. Il introduit la pensée sadienne du désir, sans pathos, omniprésente dans ses inventions. Il atteint ainsi le regardeur au plus intime. Son intérêt pour les romantiques allemands, l’expressionnisme des maîtres anciens de l’autre rive du Rhin comme Grünewald, le maître d’Issenheim et le maniérisme de l’école de Fontainebleau, se conjugue à son attirance pour les précurseurs de la pensée surréaliste : cultures océanienne, mélanésienne ou amérindienne. Il s’imprègne des recherches dadaïstes ou pataphysiques qui viennent nourrir son esprit de rébellion.

Il part à quinze ans sur les traces de Kurt Schwitters dans Hanovre dévastée. Héritier des courants les plus novateurs du XXe siècle, des peintres informels, des Catalans de Dau al Set, de Fautrier, de Wols ou d’André Masson, c’est principalement Max Ernst qui jouera le rôle de déclencheur. Philosophe dans l'âme, il conçoit de faire de la philosophie avec des formes et des couleurs, de « faire des choses qui n’avaient pas d’autres références qu’elles-mêmes, qui étaient entièrement sui generis». L’artiste a désiré, comme Marcel Duchamp, vivre « une pure aventure de l’esprit », qui a trouvé son médium, redoublée de la recherche d’un certain plaisir rétinien. En phase avec l’inventeur du Ready-Made, il « a toujours proposé à sa vie de prendre le pas sur son œuvre pour mettre celle-ci à l’abri de la routine de la création pour la création…», avec l’humour et la sensualité en filigrane.

À la fin des années 1950, Marcel Michaud l’expose à la galerie Folklore à Lyon et l’introduit sur la scène parisienne (chez Édouard Loeb). Dès 1938, Marcel Michaud accrochait à ses cimaises, dans les brumes et les frilosités lyonnaises, l’avant-garde artistique, Fautrier, Max Ernst, Picasso et le groupe Témoignage. Peu après la fermeture de la galerie, Max Schoendorff rencontre Jacques Verrière qui devient son marchand attitré. Pendant vingt ans, la collaboration, l’échange intellectuel et sensible iront bien au-delà de simples rapports commerciaux. Il s’établit en toute confiance une diffusion régulière de l’œuvre dessinée, peinte et gravée dans toutes les manifestations régionales, nationales et au-delà, dans les foires, les salons, à travers un réseau européen de galeries et de musées. Il ne retrouvera jamais cette confiance et cette complicité brutalement interrompues à la mort prématurée, en 1986, de celui qui était devenu un ami. Néanmoins, d’autres galeristes ou musées présenteront des expositions de l’artiste, à l’étranger, en France et dans la ville de Lyon où ce fumeur de havanes arpente la scène culturelle de sa silhouette de sybarite vêtue de noir.

Ses œuvres entrent au musée (Le Havre, Saint-Étienne, Grenoble, Villefranche-sur-Saône, Lyon, Genève), dans les FRAC (Fonds régional d’art contemporain) Ile-de-France et Rhône-Alpes ou au FNAC (Fonds national d’art contemporain), acquises ou offertes par des collectionneurs mécènes (Michel Descours, André Dubois, Françoise Dupuy-Michaud, Jean-Paul Jungo, Gilbert Monin et d’autres), unanimes à considérer que les œuvres de Max Schoendorff ne sont pas assez visibles. Le musée des beaux-arts de Lyon se voit ainsi doté d’une collection tout à fait représentative. Elle est régulièrement accrochée au musée et sur la scène internationale à l’instigation de Sylvie Ramond qui suscite le dialogue constant avec l’artiste dès son arrivée au musée en tant que conservateur en chef en 2004.

Wikipedia

Max Shoendorff - Hymne - Musée des beaux-arts de Lyon - Photos: lankaart (c)
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Rédigé par rafael

Publié dans #ART CONTEMPORAIN

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