Braque - Cezanne - Viaduc de l'Estaque - Picasso - Maisons sur la colline

Publié le 3 Mars 2019

Cézanne - La baie de l'Estaque

Cézanne - La baie de l'Estaque

Braque - Viaduc de l'Estaque

Braque - Viaduc de l'Estaque

Le viaduc à l’Estaque s’inscrit dans la recherche menée par les peintres cubistes. D’un point de vue chronologique, il se situe dans la phase pré-cubiste (1907-1909) influencée par Cézanne, dite aussi cubisme cézannien. C’est là que se met en place l’ambition fondamentale du mouvement : l’abandon de tout illusionnisme dans le but d’atteindre la vérité, la réalité du monde, et l’objectivité, à travers une recherche plastique fondée sur les formes, les volumes, les couleurs, l’unité. Dans Le viaduc à l’Estaque, on reconnaît un paysage, constitué de maisons à flanc de colline, d’un viaduc, d’arbres, d’un pan de ciel ; mais en rompant avec la notion traditionnelle de paysage, qui suppose la représentation mimétique de la nature, le peintre introduit un nouveau rapport à l’espace et au réel.
L’influence de Paul Cézanne est palpable dans l’œuvre de Georges Braque, notamment en ce qui concerne la géométrisation des formes. Cézanne a pour ambition de « traiter la nature par le cylindre, la sphère, le cône » (Lettre de Paul Cézanne à Emile Bernard, 115 avril 1904) : les formes sont stylisées, rendues par des volumes simplifiés et compréhensibles. Il est également le premier à laisser de côté l’intégrité du motif au profit de la cohésion et de l’autonomie de la composition : ce sont moins les éléments peints qui comptent que les rapports établis entre ces éléments dans l’espace. Braque adopte ce principe ; et c’est ainsi que l’on peut observer, dans Le viaduc à l’Estaque, des ruptures dans les lignes de contour qui permettent la modulation, c’est-à-dire le passage d’une couleur à une autre, d’une forme à une autre.

Deuxième-temps

Picasso - Maisons sur la colline

Picasso - Maisons sur la colline

L’espace bâtit par Picasso et Braque a pour vocation de s’affranchir de son modèle dans le monde réel et s’inscrire uniquement dans l’espace bidimensionnel de la toile en renonçant à la mimésis et à l’impression de profondeur. Ici intervient le paradoxe essentiel aux œuvres de Braque et de Picasso (puis inhérent au cubisme en général) : ces formes schématisées, qui ne ressemblent plus exactement à celles présentes dans la nature, expriment selon le peintre la quintessence du réel. On touche donc, dès 1908, à un fondement essentiel du cubisme : la possession du réel, l’objectivité, qui nécessite l’affranchissement de règles établies depuis plusieurs siècles.

 

Source: deuxième-temps

Rédigé par rafael

Publié dans #ART MODERNE

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