Architecture Studio - Le Parlement Européen de Strasbourg
Publié le 3 Décembre 2013
Construire un bâtiment pour l'Europe représente la plus haute exigence. Il s'agit d'incarner l'idée de la démocratie en mouvement, de l'Europe en devenir, de la liberté, de la paix, d'un pouvoir fort mais délibératif, de concevoir une architecture capable de transmettre concrètement ces valeurs. Comment construire 220 000 m2 qui traduisent l'ouverture, le dialogue, le débat, donc un esprit essentiellement dialectique, et échapper à une architecture qui encourt le risque de monumentalisme par sa seule échelle?
L'arc, le dôme et la tour : trois grandes figures architecturales en réponse au programme. Sur les 4,5 hectares de terrain consacrés à la construction, le projet d'architecture exprime d'emblée le choix de saturer presque entièrement la parcelle : la dialectique entre espace intérieur et extérieur, entre plein et vide se jouera dans une autre dimension. C'est ainsi que le bâtiment se décompose en trois grandes figures imbriquées: l'arc, le dôme, la tour. Ces trois éléments-signaux dont le volume général est à l'échelle urbaine, déploient structurellement les quatre fonctions majeures du programme.
L'hémicycle, seul "monolythe" du projet, correspond à la première fonction, la principale et la plus emblématique : la délibération. Sa coque de bois s'arrondit en dôme au dessus du toit en pente de la partie du bâtiment qui épouse et révèle, en figure de proue, le contour de la rive. L'hémicycle, comme une météorite suspendue dans sa course, semble serti dans les successions de trames transparentes de l'arc où sont distribués les espaces de réunions, de rencontres et les auditoriums qui correspondent à l'activité d'une session. La tour, elle, abrite les 1133 bureaux des parlementaires. Mais les quatre "circuits" - partie privée du travail des parlementaires, partie publique au coeur de l'hémicycle, espace dévolu à la presse, et infrastructure de restauration - ne peuvent précisément être localisés par l'une ou l'autre figure puisque sans jamais se heurter, ces quatre parcours aux accès séparés, aux fonctions précisément définies, s'imbriquent et se croisent sans cesse, dans un système à la fois complexe et fluide de circulation. Une dernière figure, en creux, et qui n'était pas présente dans le programme, est devenue l'un des éléments fondateurs du projet. Une agora, une place monumentale pour la ville, située à l'intérieur de la tour évidée, crée une réplique spatiale et symbolique de l'hémicycle, permet de lui faire écho et de représenter la dimension publique.
Enfin, un axe légèrement incurvé traverse l'ensemble du bâtiment, depuis le grand parvis situé au seuil de la tour, jusqu'à l'édifice créé de l'autre côté de l'Ill (afin d'établir la liaison avec l'immeuble de bureaux qu'occupent les fonctionnaires du Parlement). Cet axe, dont la courbe imperceptible parcourt comme une épine dorsale tous les espaces successifs du bâtiment, offrant une sorte de promenade aux multiples points de vue et perspectives, est matérialisé par une passerelle suspendue au dessus de l'eau, qui relie visuellement le Parlement à l'extérieur, au site, à la ville, et qui marque le "piano nobile" de l'ensemble, le plan de référence.
Source et pour en savoir plus:
http://www.parlementeuropeen.net/concept_fr.htm
Jean Nouvel - Musée des Arts Premiers - Paris - LANKAART
Jean Nouvel - Musée des Arts Premiers - Paris - Photos: Lankaart (c) Offrir aux arts et civilisations d'Afrique, d'Asie, d'Océanie et des Amériques un lieu digne d'eux, refléter l'évolution du...
http://www.lankaart.org/article-jean-nouvel-musee-des-arts-premiers-paris-122691992.html