Huysmans - Gustave Caillebotte - Intérieur

Publié le 8 Juillet 2011

caillebotte interieur

 

« Celui-là est un grand peintre, un peintre dont certains tableaux tiendront plus tard leur place à côté des meilleurs ; la série des œuvres qu’il expose, cette année, le prouve. Il y a parmi elles un simple chef-d’œuvre. Le sujet ? oh mon Dieu ! il est bien ordinaire. Une dame nous tourne le dos, debout à une fenêtre, et un monsieur, assis sur un crapaud, vu de profil, lit le journal auprès d’elle, - voilà tout ; - mais ce qui est vraiment magnifique, c’est la franchise, c’est la vie de cette scène ! La femme qui regarde, désoeuvrée, la rue, palpite, bouge ; on voit ses reins remuer sous le merveilleux velours bleu sombre qui les couvre ; on va la toucher du doigt, elle va bâiller, se retourner, échanger un inutile propos avec son mari à peine distrait par la lecture d’un fait divers. Cette qualité suprême de l’art, la vie, se dégage de cette toile avec une intensité vraiment incroyable ; puis j’ai parlé de la lumière au commencement de cet article ; c’est ici qu’il faut la voir, la lumière de Paris, dans un appartement situé sur la rue, la lumière amortie par les tentures des fenêtres, tamisée par la mousseline des petits rideaux. Au fond de la scène, par la croisée d’où s’épand le jour, l’œil aperçoit la maison d’en face, les grandes lettres d’or que l’industrie fait ramper sur les balustres des balcons, sur l’appui des fenêtres, dans cette échappée sur la ville. L’air circule, il semble que le lourd roulement des voitures va monter dans le brouhaha des passants battant le pavé, en bas. C’est un coin de l’existence contemporaine, fixé tel quel. Le couple s’ennuie, comme cela arrive dans la vie, souvent ; une senteur de ménage dans une situation d’argent facile, s’échappe de cet intérieur. M. Caillebotte est le peintre de la bourgeoisie à l’aise, du commerce et de la finance, pourvoyant largement à leurs besoins, sans être pour cela très riches, habitant près de la rue Lafayette ou dans les environs du boulevard Haussmann.

Quant à l’exécution de cette toile, elle est simple, sobre, je dirai même presque classique. Ni taches trémoussantes, ni feux d’artifice, ni intentions seulement indiquées, ni indigences. Le tableau est achevé, témoignant d’un homme qui sait son métier sur le bout du doigt et qui tâche de n’en pas faire parade, de la cacher presque. »

 

Huysmans, L’Art Moderne, 1883, Exposition des Indépendants en 1880.

 

 



Musée d'Orsay, Paris. (c) Visipix.com La Lecture est un tableau réalisé par le peintre Édouard Manet vers 1865. La toile représente la famille de l'artiste : Suzanne Manet, née Leenhoff, est assise sur le canapé et, tout en tournant le dos à son fils Léon Leenhoff, écoute avec attention la lecture qu'il est en train de faire à voix haute. La Lecture fait partie des portraits les plus célèbres de Mme Manet, tout comme Suzanne Manet à son piano. Source: […]

 

 



« IL dit à Adam : » parce que tu as écouté la voix de ta femme et que tu as mangé de l’arbre dont je t’avais formellement prescrit de ne pas manger, le sol sera maudit à cause de toi. C’est dans la peine que tu t’en nourriras tous les jours de ta vie, il fera germer pour toi l’épine et le chardon et tu mangeras l’herbe des champs. A la sueur de ton visage tu mangeras du pain jusqu’à ce que tu retourne au sol car c’est de lui que tu as été pris. Oui, tu es poussière et à la poussière tu […]

 

 


Rédigé par rafael

Publié dans #NATURALISME et IMPRESSIONISME

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