Raoul Dufy - L'Estaque et le cubisme

Publié le 24 Avril 2019

Raoul Dufy - Arbres à l’Estaque - 1908

Raoul Dufy - Arbres à l’Estaque - 1908

Comme la plupart de ses contemporains, Dufy est bouleversé par la rétrospective consacrée à
Cézanne au Salon d’automne de 1907, où il expose, et par celle que la galerie Bernheim-Jeune
organise à la même période. Toute la question du cubisme posée par le renoncement à la perspective
traditionnelle pour traduire la troisième dimension sur une surface plane, éclate aux yeux des jeunes
peintres. Selon Dufy : « Tout est basé, sur une observation purement physique. Ne serait-il pas intéressant
de reprendre, pour la pousser plus loin, l’étude de la perspective conditionnée selon les exigences propres du tableau, ce que j’appellerai [sic] la perspective morale, pour l’opposer à l’autre [à la perspective euclidienne] ? ».

Dès lors un changement commence à s’opérer dans sa conception du paysage. Il abandonne les coloris et les aplats qui caractérisaient jusque-là sa période fauve, au bénéfice d’une gamme chromatique restreinte. Le cadrage se resserre et la perspective se modifie.

Avec Georges Braque (un des futurs chefs de file du cubisme), qu’il rejoint durant l’été 1908 à l’Estaque, il continue d’explorer les voies ouvertes par Cézanne. Sa composition continue de se simplifier, l’espace de se géométriser et de se saturer, sa palette devient de plus en plus limitée. Ses œuvres font alors preuve d’une organisation beaucoup plus rigoureuse. Toutefois, et contrairement à Braque qui rejoint très vite Picasso, Dufy ne mènera pas
l’expérimentation cézannienne jusqu’à la déstructuration complète de la forme et jusqu’aux portes de l’abstraction.

ville-martigues

Rédigé par rafael

Publié dans #ART MODERNE

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