Alfred Kubin
Publié le 9 Octobre 2016
« Sa mère meurt de phtisie quand il a dix ans. Ce décès et le désespoir de son père le marquent définitivement. Un an plus tard, son père épouse la sœur de son épouse décédée. Très vite enceinte, il semblerait que ce soit elle qui initie le petit Alfred (onze ans) à des jeux interdits avant de mourir en couche. Son père devient violent, assène force coups de bâton sur le dos de son fils qui ne ressent plus que haine pour l’espèce humaine. Alfred fait une tentative de suicide en 1896, sur la tombe de sa mère. »
« Par le biais de cette autobiographie, et à vrai dire grâce à elle, je crois avoir répondu, dans la mesure du possible, à une question que l’on m’a souvent posée: « comment en étais je arrivé à faire de pareilles choses? » Je crois surtout avoir montré suffisamment clairement qu’au fond, c’était une seule et même force qui m’avait poussé, dans mon enfance, vers le rêve et plus tard, dans les frasques stupides puis dans la maladie et finalement dans l’art. » (Kubin, 4ème de couverture de « Ma vie », ed. Allia)
Les œuvres littéraires et picturales de Kubin se complètent et se répondent. De ce fait elles offrent une grande cohérence à l´esthétique du clair-obscur de Kubin qui se plaît à juxtaposer les oppositions afin de faire ressortir tout le paradoxe de la vie et de la mort. Chaque image possède un « pouvoir nécessaire de narration » et chaque passage suggère des images.
Daniel S. Larangé attire l´attention sur le bestiare qui peuple cet univers onirique et qui fonctionne comme un « système » de signes :
« Chacune de ses visions oniriques possède un contenu narratif latent qui s'intègre à un ensemble d'images selon les règles du non-sens – complémentarité des oppositions, analogie par assonance ou allitération, équivoque et homonymie, quiproquo et malentendu dialogiques, etc. Le style fondamentalement fragmentaire d'Alfred Kubin fait que la réalité se trouve contaminée, de façon intermittente, par la fiction onirique. »
En effet, Kubin laisse deviner le monstre qui sommeille en nous, ce qui le conduit à rapprocher sexualité débridée et morbidité absolue. La folie reste la seule issue d´échapper à cette grande mascarade qu´est le monde.
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