Sicile - La Martorana - Palerme

Publié le 28 Juillet 2013

Sicile Palerme La martorana Santa maria dell'Ammiraglio

 

L'église de la Martorana (1149), appelée aussi Santa Maria dell'Ammiraglio (Sainte-Marie-de-l'Amiral), située à Palerme sur la place Bellini, est une église en croix grecque qui connut des transformations importantes au xiiie et xive siècles

 

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Comme le montrent une inscription gréco-arabe de 11431, une inscription grecque sur la façade Sud extérieure et sa transcription sur des mosaïques pour la consécration de l'édifice, l'église fut fondée en 1149, selon la volonté de Georges d'Antioche (1101 - 1154).

Grand amiral, grec orthodoxe, syriaque (né en Syrie), il fut au service du roi normand Roger II (1101-1154) comme son principal ministre de 1108 à 1151. La présence en Sicile de cet homme, à la carrière militaire et administrative brillante, est attestée dès 1114. Le sanctuaire fut dédié à la Vierge Marie, d'où son nom « Santa Maria dell'Ammiraglio ».

 

À l'origine, Sainte-Marie de l’Amiral possédait un plan en forme de croix grecque inscrite. Elle était ordonnée et décorée comme une église byzantine à quatre colonnes portant une coupole centrale, hormis pour les arcs brisés et les trompes de la coupole d'inspiration islamique.

À l’est se trouvent trois absides semi-circulaires et saillantes, la principale constituant le sanctuaire. L’entrée d'origine, à l’ouest, était probablement constituée de trois portes. Il ne reste aujourd'hui que le portail central, donnant sur un narthex (très retravaillé au XVIIe siècle) et une cour intérieure comme dans les premières églises chrétiennes. Dans cette partie du bâtiment, se trouvait probablement la tombe du fondateur et de sa femme.

La structure des murs extérieurs, dotés de niches peu profondes, dont les fenêtres sont encadrées par une série d’arcs concentriques, trouve aussi des parallèles dans la tradition islamique

On accède à l'église par un campanile-portique dont le dôme détruit lors du tremblement de terre de 1726, n'a jamais été reconstruit. Il s'agit d'une construction à trois ordres sur plan carré du XIIIe siècle, très influencée par l'architecture musulmane. Il est ouvert en bas par de larges arcades surmontées de trois étages de fenêtres polylobées à deux baies jumelées. Les tourelles d’angles ornées de colonnes au dernier étage s’inspirent également des traditions architecturales normandes. Autrefois séparé du bâtiment, il a été rattaché à l'église au XVIe siècle, lors de l'adjonction de deux travées.

 

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Après les deux premières travées, on arrive dans l'église byzantine originelle proprement dite. Le contraste - sans aucune transition - entre les styles baroque sicilien et byzantin apporte beaucoup au charme de l'édifice et à son originalité. Ce contraste est renforcé par la luminosité très importante qui baigne cette partie du bâtiment, par opposition aux deux premières travées plus sombres.

Les murs et la coupole, au sommet de laquelle on trouve l'image du Christ Pantocrator, sont entièrement revêtus de mosaïques d'une grande importance. La décoration en tesselles (carreaux servant aux mosaïstes) fut probablement entreprise quelques années après la consécration en 1143 et terminée avant la mort de George d’Antioche en 1151. Il s'agit des plus vieilles de toute la Sicile, probablement dues aux mêmes artistes que ceux ayant réalisé la chapelle Palatine du Palais des Normands.

 

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La Coupole:

 

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Il s'agit d'une construction sur trompe. Une trompe est une portion de voûte tronquée formant support d'un ouvrage (voûte, coupole, tourelle, etc.) en surplomb et permettant de changer de plan d'un niveau à l'autre. L'usage de la coupole sur trompes ne se retrouve pas exclusivement dans l’aire byzantine, mais aussi souvent dans des édifices islamiques.

Les mosaïques se lisent par étages successifs en partant du sommet. Elles représentent :

- un Christ pantocrator, au centre,

- descendant sur les côtés, les quatre archanges : trois originaux (Gabriel, Michel et Raphael) et un apocryphe (Uriel),

- sur le tambour les huit apôtres non-évangélistes : Simon, appelé Pierre; André, son frère ; Jacques, fils de Zébédée; Philippe; Barthélemy ; Thomas; Matthieu, le publicain ; Jacques, fils d'Alphée; Thaddée ; Simon le Zélote; et Paul, qui, bien que non-apôtre remplaça Judas l'Iscariote, celui qui livra Jésus.

- Les quatre évangélistes Marc, Matthieu, Jean et Luc sont dans des niches à l'étage inférieur, alternant avec des baies lumineuses.

Une inscription islamisante court à la base de la coupole : peinte en blanc sur un fond bleu turquoise, elle mentionne un hymne de la liturgie byzantine traduit en arabe, langue maternelle de Georges d'Antioche. Dans l'arc côté nef, on aperçoit une présentation du Christ au Temple, et côté abside une Annonciation.

 

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Source: Wikipedia

Photos: Lankaart (c)

 

Rédigé par rafael

Publié dans #ARTS BYZANTIN PALEOCHRETIEN ORTHODOXE et RUSSE

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