Seurat - Un dimande après-midi à l'Ile de la Grand Jatte

Publié le 12 Juillet 2012

Seurat promenade sur l ile de la island grande jatte

Art Institute of Chicago, 1884.

 

La Grande Jatte, île sur la Seine où se retrouvait le tout-Paris populaire et joyeux, avec ses guinguettes, attirait tous les peintres novateurs. Seurat dessine les personnages et les animaux qui viennent s'y promener. De retour à l'atelier, Seurat confronte ses dessins préparatoires et ses "croquetons" brossés en larges touches, calcule ce qu'il faut garder et de quelle manière il ajustera son tableau.

 

Vingt-trois dessins et vingt-huit croquetons sont retenus. Il commence une grande toile de 2m x 3 m, il brosse le paysage qu'il a choisi avec ces arbres, ces zones d'ombre et de soleil, le fleuve, et il place une quarantaine de personnages. La Grande Jatte est constituée d'une toile de lin enduite d'une couche de blanc de plomb. Cet apprêt mince sur un tissage assez grossier produit une surface granuleuse qui participe à l'effet général du tableau. Il distribue ses figures selon des lignes de composition très précises. Petit à petit, son tableau s'élabore. Il pointille sa toile de petites touches de teintes pures. Exécution longue, compliquée, difficile, qui lui prendra près de deux ans. Seurat est tellement concentré sur son travail qu'il sait d'avance quelle touche et quelle couleur il doit appliquer. Il peut ainsi travailler sans être obligé de s'éloigner pour juger de l'effet obtenu bien que sa toile soit destinée à être vue à plusieurs mètres.

 

Cette énorme concentration de la pensée lui permet également de continuer son travail tard dans la nuit sans être trahi par l'éclairage artificiel au gaz. Enfin en 1886, la Grande Jatte est terminée. Elle me rappelle cette pensée d'Eugène Delacroix "le premier mérite d'un tableau est d'être d'abord une fête pour l'oeil". La Grande Jatte est présentée à la 8ème exposition des Impressionnistes mais dans une salle trop petite et surchagée de peintures. On se bouscule devant ce grand tableau mais pour critiquer, pour se moquer. On parle de cette "pluie de confettis", de ces gens raides qui ressemblent à des "poupées de bois", de cette "fantaisie égyptienne".

 

Malgré cela, Seurat devient célèbre. Il a enfin obtenu ce qu'il recherchait. "Sa toile vibre". Les points colorés se pressent les uns contre les autres, sans traits, sans applats de couleurs. Le nez sur le tableau, ces points de couleurs pures ne représentent rien. De loin, ils se mélangent sur la rétine, les formes surgissent dans une parfaite luminosité. Dans l'Impressionnisme, c'est le pinceau qui mélange les couleurs. Dans "le Pointillisme", c'est l'oeil du spectateur. Cette peinture d'avant-garde dérange et fascine.

 

Seul un critique d'art, Félix Feneon, comprendra l'importance de cette oeuvre et imposera cette nouvelle doctrine. Seurat devient le chef de file du "Néo-Impressionnisme", suivi entre autres par les peintres Paul signac, Camille et Lucien Pissarro, Dubois-Pillet, Charles Angrand, Hippolyte Petit-Jean, Henri Edmond Cross, Maximilien Luce, Louis Hayet, Léo Gausson, Lucie Cousturier et pendant une courte période Vincent Van Gogh. En janvier 1887, il accepte d'envoyer plusieurs tableaux à Bruxelles pour "l'exposition des Vingt".

 

La Grande Jatte provoque à nouveau une grande agitation et beaucoup d'incompréhension dans le public. Seul le poète belge Emile Verhaeren est séduit par la peinture de Seurat et partage son enthousiasme avec les peintres Théo Van Rysselberghe et Van de Velde.

 

Source: http://www.seuratexpert.com/pconference.htm

 

 

Rédigé par rafael

Publié dans #FAUVISME etc..

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