Seurat - La Baignade, Asnières
Publié le 16 Septembre 2010
National gallery, Londres, 1883
Seurat décide d'entreprendre un grand tableau pour l'envoyer au Salon des Artistes Français. Il choisit un sujet de la vie quotidienne, des jeunes gens qui se baignent dans la Seine à Asnières. Durant des mois, il multiplie les dessins et les esquisses. La Seine et ses berges, les personnages assis, allongés ou se baignant, les arbres, le pont de Courbevoie. Patiemment, il sélectionne les élèments avec lesquels il organisera son grand tableau de 2m x 3m. 10 dessins et 13 croquetons sont retenus.
Aucun point de sa composition n'est laissé au hasard. L'oeuvre entière est réalisée avec la précision et la logique rigoureuse d'un problème mathématique. Il n'admet rien qui ne soit nécessaire, indispensable à son tableau. Jamais, il ne se laisse aller à la tentation de se faire plaisir, "à la petite touche qui fait bien sur un tableau". Il se détache de la technique instinctive des impressionnistes. Aussi, l'oeuvre achevée est empreinte d'une singulière poésie. A son ami Charles Angrand qui le félicite, Seurat répond "ils voient de la poésie dans ce que je fais. Non, j'applique ma méthode, c'est tout !"
Dans la chaleur de l'été, des voiliers, une barque, un pont à l'horizon, des baigneurs dans l'eau ou assis sur la berge, un dormeur étendu près de son chien, un enfant qui les mains en porte-voix semble pousser un cri ou peut-être un appel. Le tout baigné dans une étrange lumière. Le temps semble arrêté. De cette animation qui aurait pu être turbulente, Seurat nous donne une vision d'immobilité, de silence, de solitude qui traduit sa personnalité. La Baignade est proposée au Jury du Salon des Artistes Français qui la refuse. Seurat ne figurera pas auprès de 2500 peintures académiques qui elles ont été acceptées. Il ressent cet échec comme un affront personnel et décide de ne plus jamais solliciter son admission au Jury de l'exposition officielle.
Une Association des "Refusés" vien de se créer : la "Société des Peintres Indépendants" dont la devise est "sans jury ni récompense". Seurat en devient membre fondateur et expose sa Baignade en 1883 dans un baraquement aux Tuileries. Mais encore une fois, la toile dérange surtout par sa dimension. Elle est écartée des salles et se retrouve exposée à la buvette !... L'exposition a peu de succès mais elle permet à Seurat de rencontrer son futur grand ami Paul Signac. Les deux hommes ne se lassent pas de parler peinture. Signac est attiré par la rigueur scientifique, par les recherches sur 'la touche divisée" de Seurat. Souvent, ils se retrouvent sur les bords de la Seine près de l'Ile de la grande Jatte.
Source: http://www.seuratexpert.com/pconference2.htm
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