Palais de Sargon II - Gilgamesh
Publié le 9 Septembre 2013
Musée du Louvre
Les génies dompteurs de lion (souvent assimilés au héros Gilgamesh faisaient partie d'un dispositif architectural et décoratif complexe, obéissant à des critères artistiques et religieux. Symboles de la puissance divine et royale, ils assuraient, par la force tranquille qui émanait d'eux, la pérennité du pouvoir et la protection du palais.
On voit ici une reconstitution partielle du dispositif monumental, qui nous est connu par les dessins qu'exécuta Eugène Flandin en 1844, lors de la fouille, à l'entrée de la salle du trône du palais de Sargon II. La façade extérieure de la salle du trône, ou façade "N", comportait une frise avec des personnages en procession et des passages protégés par des génies colossaux - une paire de taureaux ailés à tête humaine et une paire de génies bénisseurs. Le passage central dédoublait ce dispositif : aux taureaux placés dans le passage s'en ajoutent quatre autres, longeant le mur et tournant la tête pour faire face au visiteur. Entre chaque paire se trouvait un génie dompteur de lion : l'un de ces génies a été envoyé au Louvre par Paul-Emile Botta.
Cette sculpture de plus de 5 mètres de haut représente un personnage en train d'étouffer un lion. Ce génie ou héros maîtrisant un lion est vu de face, disposition rare dans l'art assyrien, réservée aux créatures à rôle magique.
Dans la main droite, il tient une arme d'apparat à lame courbe, dite "harpé", qui est une arme royale.Il porte une tunique courte et un grand châle frangé posé par-dessus, cachant une jambe et révélant l'autre. Le contact visuel établi ainsi avec le visiteur devait revêtir une signification magique. La tête se détache presque en ronde bosse ; les yeux, autrefois rehaussés de couleur, devaient fasciner le visiteur. Les cheveux et la barbe montrent le même agencement que ceux des dignitaires assyriens et du roi. Le héros porte au poignet un bracelet orné en son centre d'une rosette. Les fouilles des tombes des reines à Nimrud en ont livré de semblables : ils étaient en or incrusté de pierres précieuses dessinant les pétales. Le lion maîtrisé lève la tête et montre les crocs. Le mufle est stylisé par une série de plis rayonnants que l'on retrouve sur des oeuvres de métal.
Ce génie, souvent identifié avec le héros Gilgamesh - figure légendaire mais également roi historique d'Uruk - , incarne probablement la toute-puissance du principe royal : il maîtrise sans effort un lion féroce qui se débat. Le contraste entre le lion rugissant qui se débat et la force tranquille du héros, met en valeur le pouvoir magique de celui-ci. Le dispositif, composé de dix taureaux et de deux héros, véritable emblème royal et héraldique, a été crée spécialement pour la façade de la salle du trône du palais de Sargon II. Toutes ces façades, érigées sur la haute terrasse du palais dominant la ville, étaient bien visibles et témoignaient de la grandeur royale.
Source: Musée du Louvre
Photos: Lankaart (c)
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