Murakami - Versailles

Publié le 20 Octobre 2012

murakami takashi à versailles (2)

 

Du 14 septembre au 12 décembre 2010, Murakami s'expose à Versailles dans les Grands Appartements, la Galerie des Glaces et les jardins.

 

"Pour un japonais, y compris moi, le Château de Versailles est l’un des plus grands symboles de l’histoire occidentale. C’est l’emblème d’une ambition d’élégance, de sophistication et d’art dont la plupart d’entre nous ne pouvons que rêver.Bien sûr nous comprenons que l’étincelle qui a mis le feu aux poudres de la révolution est directement partie du centre du bâtiment.

 

Mais, sous de nombreux aspects, tout est transmis à travers un récit fantastique venant d’un royaume très lointain. Tout comme les français peuvent avoir du mal à recréer dans leur esprit une image exacte de l’époque des Samouraïs, l’histoire de ce palais s’est étiolée pour nous dans la réalité.

 

Donc, il est probable que le Versailles de mon imagination corresponde à une exagération et à une transformation de mon esprit jusqu’au point d’être devenu une sorte de monde irréel à part entière. C’est ce que j’ai essayé de saisir dans cette exposition.

 

Je suis le chat du Cheshire qui accueille Alice au pays des merveilles avec son sourire diabolique, et bavarde pendant qu’elle se balade autour du Château.D’un sourire enjoué, je vous invite tous à découvrir le pays des merveilles de Versailles."

Murakami

 

murakami takashi à versailles (3)

 

murakami takashi à versailles

 

Sur la polémique:

 

"Si l'art contemporain prête tant à la critique, c'est qu'il procède souvent d'une scission entre forme et contenu. Parce qu'il est difficile à décrypter pour le visiteur qui n'a pas les connaissances et repères nécessaires, son message se laisse aisément détourner à des fins politiques.

 

Ceux qui manifestent contre mon exposition ne se soucient guère de mon art et ne le connaissent pas davantage. Je ne serais pas étonné qu'un grand nombre d'entre eux n'ait même jamais vu mes oeuvres. Ce n'est pas à moi qu'ils en veulent, mais à des forces perçues comme autant de menaces pour une idéologie nationaliste. N'étant pas français, je ne me prononcerai pas sur les mérites de cette dernière.

 

Au fond, ces manifestations n'ont pas rameuté les foules et j'ai tendance à penser que la controverse a été grossie par les médias. Certains auteurs sont friands de sujets "accrocheurs" et il est commode d'adopter un angle "polémique". Articles, manifestes, inquisitions et hauts cris d'indignation répondent à un scénario bien rodé et sans surprises.

 

Mon intention n'est nullement de bafouer le passé. Formé à l'école du nihonga, peinture japonaise traditionnelle, j'ai consacré une grande partie de ma vie à étudier et à assimiler les techniques de mes prédécesseurs. Je crois aux courants qui ont su traverser les générations : c'est à l'épreuve du temps que les idées se patinent.

 

En alliant techniques traditionnelles et images contemporaines, mon ambition est de jeter un pont entre le passé et l'avenir. Peut-être est-ce là un geste proprement japonais. Le Japon, à l'instar de la France, est riche d'un patrimoine pluriséculaire. Cependant, le rapport des Japonais à cet héritage a été ébranlé à la suite de la seconde guerre mondiale. Les échelles de valeurs des pays occidentaux ne s'appliquent pas au Japon, où tout est mis sur le même plan."

Mukarami, Le Monde.

 

Rédigé par rafael

Publié dans #XXIe: l'ART CONTEMPORAIN aujourd'hui

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