Matera - Les Sassi et le parc des églises rupestres
Publié le 13 Février 2015
Situé dans la région du Basilicate, c'est l'exemple le plus remarquable et le plus complet d'un ensemble d'habitations troglodytiques de la région méditerranéenne, parfaitement adapté à son terrain et à son écosystème. La première zone habitée remonte au paléolithique et les habitations postérieures illustrent un certain nombre d'étapes importantes de l'histoire humaine.
Les Sassi de Matera et leur parc sont un remarquable exemple d'habitat rupestre parfaitement adapté à sa situation géomorphologique et à son écosystème, et présentent une continuité de plus de deux millénaires. Ils sont un important témoignage d'habitat traditionnel et d'exploitation du territoire, qui illustre l'évolution d'une culture qui a su maintenir, au fil du temps, une relation harmonieuse avec son environnement naturel.
La région de Matera a été habitée par l'homme dès le paléolithique. C'est après le premier âge glaciaire que s'y développèrent les premiers villages, dont l'économie se fondait sur l'agriculture. La déforestation de la zone entraîna une importante érosion et créa un problème de gestion des eaux. L'invasion graduelle des champs par la garrigue et le maquis entraîna un passage de l'agriculture à la transhumance pastorale. Le développement de Matera s'explique par sa position géologique : une ceinture de tuf tendre située entre 350 et 400 m au-dessus du lit de la vallée renferme deux dépressions naturelles (grabialioni) ; c'est là que se développa l'habitat. Le plateau argileux situé au-dessus était réservé à l'agriculture et à l'économie pastorale.
Avec les âges des métaux, la création de meilleurs outils permit de creuser plus facilement les tendres bancs de tuf et de calcaire affleurant dans les ravines (gorges ou canyons). Dès l'âge du bronze, on a témoignage du creusement de citernes et de tombes souterraines, et surtout de maisons rupestres qui ouvraient sur un espace central (jazzi). Les blocs de tuf extraits furent utilisés pour la construction de murs et de tours. Ces aménagements étaient plus facilement réalisables sur les côtés du ravin, où affleurait une couche de tuf plus tendre. La colonisation grecque favorisa l'introduction de technologies et de structures politiques plus développées, influencées par l'école pythagoricienne. Les habitats dispersés plus anciens se regroupèrent alors en centres de gouvernement urbains, ayant leurs propres rois (les Re Pastori ), qui formèrent dans certains cas de véritables villes. L'âpreté du paysage favorisa le développement d'un esprit de farouche indépendance, qui résista aux vagues successives d'envahisseurs postérieures à la période byzantine. La région exerça également une forte attraction sur les communautés monastiques et utopiques.
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Cette organisation ne connut pas de changement notable jusqu'au XVIIIe siècle. L'expansion et les interventions des XIXe et XXe siècles conduisirent à l'abandon de l'ancien principe de gestion de la terre fondé sur l'alimentation en eau et le drainage jusqu'au plateau argileux situé au-dessus.
La plus ancienne forme de maison consiste en une simple grotte creusée dans le tuf, fermée par un mur construit avec les blocs ainsi extraits. Ce type d'habitat très simple fut ensuite agrandi par une salle voûtée (lamione) construite dans l'espace ouvert, et subit plus tard différentes adaptations et extensions importantes. Les maisons groupées autour d'une cour commune donnèrent naissance à la structure sociale du vicinato , dont les habitants partageaient un certain nombre d'installations, notamment une citerne. Le centre fortifié de la ville (cività), qui renferme la cathédrale, a été installé entre les deux sassi . Ateliers et greniers se trouvaient en dehors de la cività , qui était reliée aux sassi par des sentiers étroits et des escaliers. L'alimentation en eau était remarquablement organisée : recueillie sur le plateau situé au-dessus, elle descendait au niveau des maisons par la seule force de gravité. Avec la croissance de la ville, les maisons rupestres se multiplièrent, escaladant la colline ; dans nombre de cas, leurs toits servent de rues à celles qui se trouvent au-dessus. Les maisons devinrent progressivement plus imposantes, et l'on y construisit des jardins en terrasses à la Renaissance.
Source: UNESCO, Photos: Lankaart (c)
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