Manet
Publié le 12 Août 2011
Edouard Manet naît à Paris en 1832 dans une famille aisée, et se destine très tôt à une carrière dans la marine, tout en ayant un véritable goût pour l'art et pour le dessin. Son échec au concours d'admission à l'École Navale le conduit malgré tout à s'embarquer sur un bateau-école à destination de l'Amérique du Sud.
Au cours de ce long voyage, il réalise de nombreux dessins et décide de se consacrer finalement à l'art. De retour à Paris, quelques mois plus tard, il entre dans l'atelier du peintre Thomas Couture, pour y étudier la technique de la peinture.
Les premières oeuvres de sa propre inspiration qu'il réalise comme "L'enfant aux Cerises" ou "L'enfant au chien" sont très marquées par l'influence des maîtres espagnols : les scènes sont tirées de la vie de tous les jours, et ses sujets traités avec vigueur, accentués par des contrastes lumineux obtenus avec des couleurs pures. C'est néanmoins Delacroix qu'il considère comme son vrai maître à qui il demande la permisssion de faire un copie de son "Dante et Virgile", qui l'encourage à peindre.
Le Salon des Refusés est créé en 1863 pour apaiser le ressentiment des nombreux peintres rejetés par le Salon officiel. Manet y expose "Le Déjeuner sur l'Herbe", tableau qui est jugé indécent et fait scandale car il représente une jeune femme nue assise entre deux hommes en costume, en pleine nature. Le scandale se renouvelle avec "Olympia", oeuvre qui est acceptée cette fois au Salon officiel. Inspirée d'une toile italienne célèbre du Titien, la "Vénus d'Urbino", Manet avait déjà peint sur le même sujet en 1857. Cette "Olympia" avait à nouveau soulevé la protestation de la critique et du public, très choqués par le réalisme de la nudité représentée dans cette nouvelle toile.
En 1866, "Le Fifre", toile extrêmement sobre, et forte à la fois est refusée par le jury du Salon. Exclu par ailleurs de l'Exposition Universelle de 1867, il obtient le soutien d'Emile Zola dans son idée de créer sa propre salle d'exposition Place de l'Alma où il présente 53 de ses tableaux et quelques eaux-fortes. Mais cette exposition est un échec.
Nullement découragé, il tente de revenir au salon en 1869 pour présenter son "Déjeuner à l'Atelier" et le "Balcon" où est représentée Berthe Morisot rencontrée quelque temps auparavant dans les galeries du Louvre. Ces toiles sont une nouvelle fois très mal accueillies, car on considère que ses personnages sont privés de tout contenu émotif et que ce sont en quelques sortes des natures mortes, car ils sont présentés sans perspective.
La proclamation de la Troisième République en septembre 1870, conduit Manet, ardent républicain, à s'engager dans la Garde Nationale. C'est à partir de 1873, il connaît enfin le succès, car il parvient à vendre de nombreuses toiles par l'intermédiaire du marchand d'art Durand-Ruel. En 1873, il expose au salon "la toile "Le Bon Bock", tableau tout à fait naturaliste, sous l'influence de l'oeuvre de Zola, tandis qu' il choisit de ne pas se joindre à l'exposition des jeunes impressionnistes de 1874 dans l'Atelier de Nadar, malgré son amitié pour Monet et les autres peintres de cette école, tels que Renoir, Sisley, Pissarro, Degas, et Berthe Morisot qui se réclament de lui.
Sous l'influence de ses amis, il se consacre donc à des toiles de "plein air", et passe son été 1874 à Genevilliers, auprès de Monet et de Renoir. Il se lie aussi d'amitié avec Stéphane Mallarmé. C'est pour lui une période qui marque sa peinture de notes beaucoup plus claires et le conduit à une peinture proche des impressionnistes . "Argenteuil", "Monet et sa femme sur le bateau-atelier" sont les toiles les plus représentatives de cette période. Il continue d'exposer régulièrement au Salon, tandis que la maladie le gagne et le fait souffrir.
En 1881, il peint la célèbre toile "Le Bar des Folies- Bergère", dernière oeuvre qu'il présente au Salon. Celle ci qui est l'une des plus achevées de l'artiste est faite d'une composition exceptionnelle dans laquelle se résume toute l'oeuvre de l'artiste.
Quand il meurt, à Paris, en avril 1883, il laisse derrière lui une oeuvre faite de plus de quatre cents toiles, mais aussi des aquarelles et pastels en grand nombre.
Le Bar des Folies Bergères | Le Déjeuner sur l'herbe | Olympia |
Jeune fifre | Le balcon |