Leonard de Vinci - La Joconde ou portrait de Mona Lisa
Publié le 2 Juin 2013
Leonard de Vinci, Le Louvre Paris.
Maurice Rollinat Les Névroses
| La Joconde |
Le mystère infini de la beauté mauvaise S’exhale en tapinois de ce portrait sorcier Dont les yeux scrutateurs sont plus froids que l’acier, Plus doux que le velours et plus chauds que la braise.
C’est le mal ténébreux, le mal que rien n’apaise ; C’est le vampire humain savant et carnassier Qui fascine les cœurs pour les supplicier Et qui laisse un poison sur la bouche qu’il baise.
Cet infernal portrait m’a frappé de stupeur ; Et depuis, à travers ma fièvre ou ma torpeur, Je sens poindre au plus creux de ma pensée intime
Le sourire indécis de la femme-serpent : Et toujours mon regard y flotte et s’y suspend Comme un brouillard peureux au-dessus d’un abîme. |
La Joconde, ou Portrait de Mona Lisa, est un tableau de Léonard de Vinci, réalisé entre 1503 et 1506 (ou 1519 ?), qui représente un buste, probablement celui de la florentine Lisa Gherardini, épouse de Francesco del Giocondo. Acquise par François Ier, cette peinture à l'huile sur panneau de bois de peuplier de 77 x 53 cm est exposée au musée du Louvre à Paris. La Joconde est l'un des rares tableaux attribués de façon certaine à Léonard de Vinci.
La Joconde est devenue un tableau éminemment célèbre car, depuis sa réalisation, nombre d'artistes l'ont prise comme référence. Ce chef-d'œuvre constitue en effet l'aboutissement des recherches du XVe siècle sur la représentation du portrait. À l'époque romantique, les artistes ont été fascinés par l'énigme de La Joconde et ont contribué à développer le mythe qui l'entoure, en faisant de ce tableau l’une des œuvres d'art les plus célèbres du monde, si ce n'est la plus célèbre : elle est en tout cas considérée comme l'une des représentation d'un visage féminin les plus célèbres au monde.
« Celui qui désiroit se convaincre jusqu'à quel point l'art peut imiter la nature, le pouvoit d'autant plus, que les moindres choses sont rendues dans cette tête avec la plus grande finesse. Les yeux avoient ce brillant, cette humidité qui existent sans cesse dans la nature, et étoient entourés de ces rouges pâles, et des paupières qui ne peuvent s'exécuter qu'avec une très-grande subtilité. On voyoit la manière dont naissent les sourcils dans la chair, qui tantôt plus épais, tantôt plus clairs, tournoient selon les pores qu'indique la nature. Le nez étroit n'étoit pas moins bien rendu, et toutes ces belles ouvertures rougeâtres et délicates. La bouche vermeille et ses extrémités se fondoient tellement avec la carnation du visage, que l'on croyoit plutôt y voir la chair que la couleur. Lorsque l'on regardait attentivement le creux de la gorge, on sembloit apercevoir le battement du pouls; et l'on peut dire avec verité que ce portrait étoit peint de manière à faire craindre et trembler les plus grands maîtres. »
Giorgio Vasari 1550
Illustration: visipix.com
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