Jules Supervielle - Descente de Géants
Publié le 29 Janvier 2011
Jules Supervielle (1884-1960) | |
Montagnes derrière, montagnes devant Batailles rangées d'ombres, de lumières, L'univers est là qui enfle le dos, Et nous, si chétifs entre nos paupières, Et nos coeurs toujours en sang sous la peau.
Faut-il que pour nous brûlent tant d'étoiles Et que tant de pluie arrive du ciel, Et que tant de jours sèchent au soleil Quand un peu de vent éteint notre voix, Nous couchant le long de nos os dociles ?
Viendront les géants tombés d'autres mondes, ils enjamberont les monts, les marées, Et vérifieront si la terre est ronde, Par dérision, de leurs grosses mains, Ou bien, reculant, de leurs yeux sans bords. |
Poète, romancier et dramaturge français, auteur d'une poésie très personnelle, hantée par l'angoisse de l'absence et le sens du mystère.
Né à Montevideo, en Uruguay, issu d'une famille de grande bourgeoisie, orphelin huit mois après sa naissance, il fut élevé par son oncle et sa tante, et partagea sa vie entre la France et l'Amérique du Sud. Il se maria en 1904, et fut père de six enfants. Tandis que ses premiers poèmes sont d'une facture assez traditionnelle (Brumes du passé, 1900 ; Comme des voiliers, 1910), la fréquentation de Jules Laforgue le poussa à cultiver l'humour (Poèmes de l'humour triste, 1919). Il se libéra de toute influence à partir de Débarcadères (1922), le premier de ses recueils en vers libres, où se retrouve toutefois le goût pour les voyages qu'il partageait avec Valéry Larbaud.
Après un roman fantastique (L'Homme de la pampa, 1923), Supervielle explora, dans sa poésie, le fond le plus obscur de sa personnalité (Gravitations ; Le Voleur d'enfants ; Le Forçat innocent ; Les Amis inconnus ; La Fable du monde). Il publia aussi des récits (L'Enfant de la haute mer ; Boire à la source), écrivit pour le théâtre (La Belle au bois). La maladie le retint en Uruguay pendant la guerre, qui lui inspira des poèmes âpres et mystiques (1939-1945 ; La nuit). Sa poésie devint ensuite plus facile d'accès et s'inspira de contes mythologiques (Robinson ; Shéhérazade).
Il obtint le prix des Critiques en 1949, pour Oublieuse mémoire, et celui de l'Académie française, pour l'ensemble de son œuvre, en 1955. Après quelques recueils moins inventifs, il trouva des accents nouveaux dans le Corps tragique (1959), sorte de méditation sur la mort. Dans ses poèmes, la rêverie personnelle atteint souvent une dimension cosmique.
Source:
« Supervielle, Jules », Encyclopédie Microsoft® Encarta® 2000. © 1993-1999 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.
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