Guillaume Dufay (1400-1474) - Missa l'Homme Armé Agnus Dei

Publié le 19 Juillet 2011

 

 

 

« Au XIVe siècle [...] la dissonance avait été traitée avec beaucoup de liberté dans le contrepoint mélismatique issu de l'organum primitif. En principe une consonance parfaite devait se rencontrer à chaque point d'appui périodique; les dissonances étaient des accidents qui prenaient place librement entre deux consonances : mais en fait les déplacements rythmiques pouvaient mettre en évidence une dissonance et escamoter la consonance en la retardant ou en la faisant sonner avant le point d'appui. On admettait aussi que la dissonance fût attaquée directement, provoquant une tension agressive. Chez John Dunstable, Dufay et Binchois, la dissonance est préparée, elle est un moment de passage règlementé entre deux consonances. Elle ne trouve plus guère place sur des points d'appui rythmiques, sur ce que l'on appellera plus tard les temps forts de la mesure, sinon comme le prolongement d'une consonance, comme sur la suspension d'une voix sur une autre en mouvement; elle est rapidement résolue, dissoute dans une nouvelle consonance, car on a renoncé aux syncopes en chaîne. En outre, alors que le contrepoint du XIVe siècle ne se préoccupait que des rapports des différentes voix avec l'une d'entre elles - le plus souvent le ténor - Dufay évite le heurt qui peut résulter de tous les rapports entre les différentes voix. »

 

R.Wangermée, Guillaume Dufay et la Renaissance en musique in Robert Wangermée et Philippe Mercier (directeurs) La musique en Wallonie et à Bruxelles, Tome I Des origines au XVIIIe siècle, La Renaissance du livre, Bruxelles, 1980

 

Rédigé par rafael

Publié dans #GOTHIQUE

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