Francis Picabia - Desnos - 1923
Publié le 30 Mai 2012
"C’est cette force d’amour et de poésie qui fait de Francis Picabia l’un des individus admirables de l’époque. Il ne s’agit pas pour lui de faire « de la peinture », d’écrire « un poème », mais de vivre. Je ne connais peut-être personne chez qui ce sentiment latent ait des racines plus profondes. Non que Francis Picabia appartienne à ces snobs qui croient prouver leur existence en révélant aux pays lointains leur débilité congénitale. Rien chez lui de ce cosmopolitisme que certain romancier commercial prétend différencier de l’exotisme et de la recherche imbécile de la couleur locale. C’est que Francis Picabia, encore qu’il dissimule soigneusement son attitude, est surtout préoccupé de l’essence des choses.
On imagine aisément alors que la peinture et la poésie de Francis Picabia ne répondent pas à ce besoin d’imitation qui est le propre de l’art. De Michel-Ange au fabricant de roses en tissu, il y a peu de différence, encore ma préférence va-t-elle sans hésitation au fleuriste. Lassé des paysages extérieurs et des plastiques superficielles, Picabia abandonna rapidement une simulation arbitraire rendue inutile par la photographie et que Bonnat, en dépit des clameurs des « esthètes », avait poussé aux plus hauts sommets. Un des premiers, il conçu la nécessité d’une recréation (sans accent) ; qu’il s’agisse de sa peinture, évoluée de la façon que l’on sait pour la stupéfaction des critiques qui fondèrent quelque espoir en lui, qu’il s’agisse de sa poésie sublimée et jaillie des sources premières, qu’il s’agisse de sa vie, on retrouve le même foi, le même enthousiasme.
Ce n'est pas assez dire de Picabia qu’il est jeune : il n’a pas d’âge. Il vit toujours à la minute prochaine et son rire clair est un défi aux attitudes penchées des truqueurs et des pontifes dissimulant sous un masque de notaire une quiétude bovine. Mais vivre aussi individuellement a pour corollaire la solitude ou le scandale. Picabia n’a pas eu peur de celui-ci et c’est pourquoi, dans un temps où le Cant et l’hypocrisie triomphent, il incarne cette anarchie supérieure contre laquelle s’insurgent depuis une trentaine d’années les disciplinés du néo-classicisme. L’invention dont il a fait sa raison d’être, ce besoin perpétuel de renouvellement, cette destruction systématique de la tradition confèrent à son attitude multiple un prestige insultant pour la foule…"
Robert Desnos
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