Felix Nussbaum
Publié le 23 Octobre 2012
Le triomphe de la mort
Comme aucun autre artiste de la première partie du 20e siècle, Felix Nussbaum a su représenter à travers ses peintures la situation dramatique dans laquelle il se trouvait en tant que Juif allemand durant la période nazie. La peinture représentait pour lui un moyen de lutter contre le régime nazi et lui permettait de conserver une dignité humaine tout en lui donnant la force de survivre. Felix Nussbaum n´est certainement pas avant-gardiste. Il appartient à la « génération disparue » victime de l´Holocauste. Il fut longtemps oublié et ce n´est que dans le courant des années soixante-dix que son art fut enfin redécouvert.
C´est à ce moment-là que le musée d´art de la ville d´Osnabrück commença à établir une collection des œuvres de Felix Nussbaum. Actuellement le musée compte plus de 160 œuvres de Nussbaum. Pour permettre l´exposition de toute cette collection, l´architecte Daniel Libeskind fut chargé d´ériger la « Felix Nussbaum Haus » et c´est ainsi que depuis 1999 le musée propose la collection complète des œuvres de Nussbaum et accomplit ainsi la volonté du peintre : « Si je meurs, ne laissez pas mes peintures me suivre, mais montrez-les aux hommes. »
Il est l'auteur de plusieurs œuvres allégoriques (Le triomphe de la mort, 1944) ou représentant la condition juive sous l'occupation nazie (Autoportrait au passeport juif, 1943) qu'il a exécutées avant de disparaître dans la Shoah.
La persévérance de quelques collectionneurs réunit des œuvres éparpillées, aujourd'hui dans le musée d'Osnabrück qui lui est spécialement consacré.
Autoportrait au passeport juif
Félix Nussbaum s'est représenté tout au long de sa vie, par une série impressionnante d'autoportraits, dans une pose quasi identique: de trois-quart à la manière des premiers autoportraits d'Albrecht Dürer, il fixe son regard dur sur le spectateur. La figure du regard est centrale chez cet artiste juif qui a vécu du début à la fin la persécution des juifs par le régime nazi. On peut interpréter ce regard de plusieurs manières différentes. Il y a d'abord le regard de celui qui prend à témoin. Se représentant toujours à l'écart dans les tableaux de groupes, Felix Nussbaum est celui qui appelle le spectateur à prendre conscience de la misère de son peuple. Il place aussi le spectateur dans une position ambigüe lorsqu'il se représente montrant son passeport, comme si le spectateur était l'acteur même de sa persécution.
Autoportrait
Source: Wikipedia
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