Edgar P. Jacobs
Publié le 26 Décembre 2010
"Je suis né le 30 mars 1904, à l'époque des fiacres, des lampes à pétrole et des poêles à charbon..." E. P Jacobs suit les cours des Beaux Arts et du conservatoire et entame tout d'abord une carrière de baryton à l'Opéra de Lille, interrompue par la Seconde Guerre mondiale. « C’était là ma vraie passion. Tout gosse, j’avais un petit théâtre. En même temps que je perfectionnais mon coup de crayon, j’éduquais ma voix au Conservatoire. »
Il se tourne alors vers le dessin, d'abord comme illustrateur de catalogues. A Bruxelles il croise Jean Dratz, le dessinateur qui assume la direction artistique de la revue Bravo, et en 1942 Jacobs fait ses premiers pas dans la BD avec Flash Gordon, venu tout droit des États Unis. "Les planches nous arrivaient de là-bas, en blanc et noir, et l’on se chargeait de les colorier. On recouvrait les épidermes trop dévêtus. On jouait des drapés."
Lorsque les planches ne purent plus traverser l'Atlantique (Les États-Unis étant entrés en guerre) la revue le charge d'y remédier. Et déjà il impose sa vison de la bd : "À l’encontre de Raymond (le dessinateur américain) je multipliais les décors. Exigeais d’eux un maximum de précision. Et j’estimais que la couleur devait être génératrice d’atmosphère. Mon graphisme s’appuyait exclusivement sur le trait, évitant ainsi les violents contrastes entre le blanc et le noir d’un Milton Canif. Quant à Blake, Mortimer et Olrik, ils ont connu une première mouture : le professeur Marduk, le traître Dagon et Lord Calder, le substitut de Flash. »
Perfectionniste, Jacobs se documente avec minutie pour créer – ou de recréer – des ambiances et des décors, qui dominent des séquences parfois très longues. Il se rendr sur le terrain et accumule photos, notes et croquis. C'est sur la rupture entre précision documentaire des décors et étrangeté que se glisse le fantastique de Jacobs. "Les vues ressemblent à la réalité, nous permettent d'identifier les lieux. Mais elles fonctionnent avant tout comme des images-signes, chargées d'un sens extraordinairement puissant. Le Londres quotidien a disparu, pour faire place à l'univers imaginaire jacobsien. C'est ce qui rend d'ailleurs à proprement parler fantastique un récit comme La marque jaune: la normalité et les éléments science-fictionnels s'y interpénètrent intimement. Ce fonctionnement, Jacobs le mettra en œuvre dans à peu près tous ses récits." Jean Paul Dubois. "Selon moi, une bande dessinée se doit d'être une transposition de la réalité. Sans quoi, pourquoi ne pas faire du roman photo" disait Jacobs.
Source:
http://www.blakeetmortimer.com/
http://boomer-cafe.net/version2/index.php/BD-Litterature-des-annees-50/Blake-Mortimer-et-Jacobs.html
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