Chine - Le Pî, et les disques funéraires
Publié le 11 Juillet 2012
British Museum, Londres. Disque funéraire , culture de Liangzhu, (3300 - 2200 av J.C.)
Le pî chinois est considéré par certain auteur comme le plus ancien instrument d'astronomie chinois. Son usage était essentiellement ésotérique, en rapport avec les connaissances astronomique de l'époque. Son usage était sacré. Il s'agissait d'un disque en jade de 15 cm de diamètre, percé en son centre d'un large orifice. Il permettait de viser « le pivot du ciel » considéré comme étant, à l'époque, le pôle du ciel, résidence du dieu Chang-Ti dont l'Empereur était son représentant.
L'archéologie chinoise et la littérature abondante qui concerne l'histoire du jade en Chine, ont fait connaître depuis longtemps l'existence d'objets faits de cette matière et ayant la forme d'un disque perforé dans son centre. Ces disques qui devaient être seulement perforés à l'origine ont pris des formes diverses que l'on peut désigner sous le terme de tablettes annulaires ; on distingue parmi celles-ci au moins trois types : le pi, dont le diamètre de l'orifice central est inférieur à la largeur de l'anneau ; le houan, dont le diamètre de l'orifice central est supérieur à la largeur de l'anneau ; le yuan, qui est une tablette annulaire dont le bord est un peu large et l'ouverture grande. A ces tablettes annulaires, il faut ajouter un autre genre qui consiste en des segments de tablettes annulaires qui sont perforés à leur extrémité ; il présente deux types : le houang, qui est un segment de disque perforé à chaque extrémité, représentant environ un cinquième de la tablette, et le kiue, segment de disque perforé à un seul bout et représentant environ les trois cinquièmes de la tablette.
Ces tablettes annulaires et ces segments faisaient partie des ornements de jade que les dignitaires de la cour chinoise portaient suspendus à la ceinture ou en sautoir pour indiquer leur grade. On les rencontre de bonne heure puisque le kong et le pi sont mentionnés dans le Tso-tchouan ainsi que dans d'autres classiques, peut-être à propos d'autres usages ; ils continuèrent d'être employés pendant la période impériale. A l'époque des Royaumes Combattants (ve-me siècles av. J.-C.) les fouilles exécutées dans les tombes révèlent l'existence de nombreux pi ou houan qui y étaient déposés avec le mort, mélangés les uns avec les autres, souvent en tas.
Pendant la période des Tcheou, des fouilles faites en divers sites ont permis de retrouver dans des tombes des pi, des houan, des houang et des kiue. Il ne s'agit plus de tablettes annulaires ou de segment faisant partie de marques de distinction, mais d'anneaux- disques qui ont été retrouvés à proximité du crâne du mort et de segments placés sous la mâchoire de celui-ci. Les exemples en sont abondants : dans la tombe 1704, à Chang-ts'ouen-ling (sous-préfecture de Chen-hien) au Honan, qui date de la période tch'ouen- ts'ieou (722-481) de nombreux jades ont été trouvés, dont des pi, des houan et des houang où l'on voit in-situ la position de certains d'entre eux. Pendant toute cette période on rencontre dans les tombes, non seulement des anneaux-disques et des segments en jade, mais d'autres en plusieurs autres matières : en pierre, en agate, en calcédoine, en grès, en pierre à savon et même en verre, en écaille et en os.
Source: Wikipedia, Persee.
Photos: Lankaart (c)
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