Diderot - Doyen - La Mort de Virginie
Publié le 16 Décembre 2014
" La Mort de Virginie, par Doyen, est une composition immense où il y a de très-belles choses. Le défaut, c’est que les figures principales sont petites, et les accessoires grandes. Virginie est manquée. Ce n’est ni Appius, ni Claudius, ni le père, ni la fille qui attachent, mais des gens du peuple, des soldats et d’autres personnages qui sont aussi du plus beau choix, et des draperies d’un moelleux, d’une richesse et d’un ton de couleur surprenant. Il y a de lui d’autres morceaux qui sont fort inférieurs à celui-ci. Sa Fête au Dieu des Jardins est coloriée vigoureusement, mais elle dégoûte. De grosses femmes, endormies et enivrées, des masses de chair monstrueuses et mal arrangées ; cependant de la chaleur, de la poésie et de l’enthousiasme. Cet homme deviendra un grand artiste ou rien ; il faut attendre. Les amateurs disent que la vanité le perdra ; c’est-à-dire qu’il sent leur médiocrité et qu’il méprise leurs conseils. Vous n’en prendrez pas, vous, plus mauvaise opinion."
Diderot, salon, 1759.
"Claude le Lorrain est un de ces phénomènes dont on connoît peu d’exemples, et qui prouvent que des êtres obscurs eussent été des génies du premier ordre, si les occasions les avoient mis à leur place. Cet homme extraordinaire peut à peine être un mauvais pâtissier ; le hasard l’entraîne à Rome […]
Saint Jérome "Philippe de Champaigne, placé par M. de Piles dans l’École Française, appartient justement à celle de Flandre, puisqu’il naquit à Bruxelles et que son talent s’est formé sous des peintres Flamands. Il était né, sans doute, avec une vocation bien décidée pour son art, puisqu’à huit […]