Corneille - Le Cid
Publié le 12 Avril 2011
Acte 2 , Scène 2 | |
Don Rodrigue À moi, comte, deux mots.
Le Comte Parle.
Don Rodrigue Ôte-moi d'un doute. Connais-tu bien Don Diègue ?
Le Comte Oui.
Don Rodrigue Parlons bas ; écoute. Sais-tu que ce vieillard fut la même vertu, La vaillance et l'honneur de son temps ? le sais-tu ?
Le Comte Peut-être.
Don Rodrigue Cette ardeur que dans les yeux je porte, Sais-tu que c'est son sang ? le sais-tu ?
Le Comte Que m'importe ?
Don Rodrigue À quatre pas d'ici je te le fais savoir.
Le Comte Jeune présomptueux !
Don Rodrigue Parle sans t'émouvoir. Je suis jeune, il est vrai ; mais aux âmes bien nées La valeur n'attend point le nombre des années.
Le Comte Te mesurer à moi ! qui t'a rendu si vain, Toi qu'on n'a jamais vu les armes à la main !
Don Rodrigue Mes pareils à deux fois ne se font point connaître, Et pour leurs coups d'essai veulent des coups de maître.
Le Comte Sais-tu bien qui je suis ?
Don Rodrigue Oui ; tout autre que moi Au seul bruit de ton nom pourrait trembler d'effroi. Les palmes dont je vois ta tête si couverte Semblent porter écrit le destin de ma perte. J'attaque en téméraire un bras toujours vainqueur, Mais j'aurai trop de force, ayant trop de coeur. À qui venge son père il n'est rien d'impossible. Ton bras est invaincu, mais non pas invicible.
Le Comte Ce grand coeur qui paraît aux discours que tu tiens Par tes yeux, chaque jour, se découvrait aux miens ; Et croyant voir en toi l'honneur de la Castille, Mon âme avec plaisir te destinait ma fille. Je sais ta passion, et suis ravi de voir Que tous ses mouvements cèdent à ton devoir ; Qu'ils n'ont point affaibli cette ardeur magnanime ; Que ta haute vertu répond à mon estime ; Et que, voulant pour gendre un cavalier parfait, Je ne me trompais point au choix que j'avais fait. Mais je sens que pour toi ma pitié s'intéresse ; J'admire ton courage, et je plains ta jeunesse. Ne cherche point à faire un coup d'essai fatal ; Dispense ma valeur d'un combat inégal ; Trop peu d'honneur pour moi suivrait cette victoire : À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire. On te croirait toujours abattu sans effort ; Et j'aurais seulement le regret de ta mort.
Don Rodrigue D'une indigne pitié ton audace est suivie : Qui m'ose ôter l'honneur craint de m'ôter la vie !
Le Comte Retire-toi d'ici.
Don Rodrigue Marchons sans discourir.
Le Comte Es-tu si las de vivre ?
Don Rodrigue As-tu peur de mourir ?
Le Comte Viens, fais ton devoir, et le fils dégénère Qui survit un moment à l'honneur de son père |
Pour en savoir plus: http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Cid_(Corneille)
Les jardins de l'Orangerie à Versailles ont été créé de 1684 à 1686 par Le Nôtre, soit avant les grands travaux du château. Jules Hardouin-Manssart va composer un bâtiment original sous la grande terrasse du château, formé d'une galerie de 155 m. de long dont la façade est orienté au sud pour pouvoir bénéficier au maximum du soleil. La galerie centrale est encadré de deux galeries latérales consruite sous les "escaliers des cent marches", au centre les parterres de l'orangerie forment une […]
Staalitche Museum, Berlin Georges de La Tour est un peintre français du XVIIe siècle, connu pour ces peintures en clair-obscur et sa grande maîtrise de la lumière sous toutes ses formes. Mais c'est également un grand peintre réaliste, dont les tableaux sont une fidèle transposition du quotidien parfois dur, des gens du peuple. "Les mangeurs de poids" est un tableau qui illustre parfaitement ce souci d'une recherche de la réalité dans la représentation de la simplicité du quotidien. Et c'est […]