Château de Fontainebleau - Galerie de François Ier
Publié le 15 Septembre 2012
Construite ente 1528 et 1530, elle mesure environ 64 mètres de long et 6 mètres de large, et constituait autrefois un pont couvert jouissant d'ouvertures des deux côtés. Le roi François Ier la fit édifier et décorer, afin de relier ses appartements à la chapelle de la Trinité. Il en gardait les clés et la faisait visiter à ses hôtes de marque.
La galerie a été confiée aux Italiens Rosso Fiorentino et Le Primatice qui la décorèrent de façon originale avec des peintures, des lambris, des fresques et des stucs. Les travaux s'échelonnèrent de mars 1535 à mai 1537 pour les stucs, à partir de 1536 pour les fresques, et furent achevés juste avant la visite de Charles Quint à la Noël 15391.
Les boiseries en noyer sculpté sont l'œuvre du menuisier italien Francisco Scibec de Carpi qui les réalisa dès 1535 avec des essences rares, mais se tourna presque exclusivement vers le bois de noyer à partir de 1539, date à laquelle il exécute le parquet de la galerie et les lambris.
Les peintures, réparties en deux groupes de six fresques séparées par une travée centrale, représentent des récits de la mythologie gréco-romaine et des allégories dont le sens nous échappe aujourd'hui (Marguerite d'Angoulême, sœur de François Ier, admettait elle-même la complexité des thèmes et disait « lire en hébreu » sans explications ), mais qui symbolisent probablement le bon gouvernement du roi et font l'éloge de François Ier. Les couleurs et la facture de ces scènes se rapprochent du maniérisme florentin, où l'on perçoit notamment une influence de Michel-Ange dans le traitement des nus.
Dans la deuxième travée nord, figure la célèbre fresque de l'Éléphant royal (par Rosso Fiorentino) dite aussi L'Éléphant au caparaçon (symbole de force, de sagacité, et de pérennité de la royauté) représenté sur une place, portant le chiffre royal sur le front (écu à la salamandre) et des fleurs de lys sur le caparaçon, représentant ainsi le roi François Ier lui-même. À ses pieds figurent trois allégories de l'air, de la terre et de l'eau (l'homme au foudre représente Jupiter, l'homme au trident Neptune, et celui accompagné de Cerbère Pluton, en référence aux trois espaces sur lesquelles règne François Ier), ainsi qu'une cigogne qui symboliserait l'amour filial, celle-ci représentant la mère du roi, Louise de Savoie. Sur les côtés sont peintes deux fresques sur le thème des enlèvements mythologiques : à droite Saturne déguisé en cheval enlevant Philyre, et à gauche Jupiter, changé en taureau, enlevant Europe. Les stucs illustrent légèrement l'Histoire d'Alexandre le Grand, avec notamment Alexandre tranchant le nœud gordien, sous la fresque.
Château de Fontainebleau - Galerie de François Ier - L'incendie - Rosso Fiorentino - Photos: Lankaart (c)
Dans la troisième travée nord est peinte la fresque de L'incendie (par Rosso Fiorentino), dans laquelle deux jeunes hommes portent leurs pères sur leurs épaules. Il pourrait s'agir d'une évocation des jumeaux de Catane, ou bien du mythe d'Enée quittant Troie en flammes et portant son père Anchise sur les épaules. Les stucs représentent à gauche un homme barbu vêtu de braies et à droite un jeune homme portant un pagne, ces deux personnages évoquant l'amour filial, tandis que la fresque pourrait faire référence au dévouement des deux fils de François Ier, ceux-ci se livrant à l'ennemi espagnol en échange du roi alors prisonnier à Madrid.
Dans la première travée sud est peinte la fresque de L'Ignorance chassée (œuvre de Rosso Fiorentino), avec sur la droite la représentation de François Ier en empereur romain, couronné de laurier, tenant une épée et un livre. L'ignorance, représentée par des personnages aux yeux bandés, est chassée. Les stucs encadrant la fresque représentent deux satyres mâles et femelles et leurs enfants. Cette fresque pourrait évoquer la politique culturelle de François Ier, en tant qu'elle permet d'éloigner l'ignorance et place ainsi le roi en garant de la connaissance. Les deux satyres illustreraient le résultats de l'ignorance, entraînant le vice.
Dans la sixième travée nord est peinte une fresque consacrée à L'Éducation d'Achille par le centaure Chiron (par Le Rosso), dans laquelle on observe le jeune héros grec accomplissant une série d'exercices (escrime, natation, chasse etc.) avec à gauche des prisonniers enfermés dans une cage. Cette fresque illustrerait l'éducation de François Ier et ainsi l'éducation « idéale » d'un prince, tandis que les prisonniers illustreraient la forme « d'escalavage » que constituerait le manque d'éducation. Les fresques latérales représentent des Géants attachés à des arbres.
Dans la sixième travée sud est peinte par le Rosso une scène tirée d'une fable de Nicandre de Colophon et illustrant La jeunesse perpétuelle perdue par les hommes. On peut y voir en haut à gauche le dieu Mercure venant au-devant des hommes annoncer que Jupiter accepte de leur donner la jeunesse éternelle. À gauche sont représentés un groupe de jeunes gens, au centre l'âne portant la jeunesse est en train de s'abreuver tandis que le serpent enlève la jeunesse représentée sous les traits d'une jeune fille. À droite enfin sont représentés des vieillards. Aux encadrements de la fresque sont représentés à gauche : des jeunes gens entrant dans un temple, et à droite : des allégories dont la médisance (une femme à trois têtes entourrée d'abeilles).
Dans la septième travée nord est visible la scène de Vénus et l'Amour au bord d'un bassin (intitulée aussi Vénus frustrée ou encore Vénus tentant de réveiller l'Amour endormi), tandis que Mars est parti guerroyer, peinte par le Rosso. Trois amours portent un bouclier, un casque, et une lance. Les stucs représentent un jeune homme à gauche et une jeune femme à droite. Des bas-reliefs illustrent à gauche un combat naval, et à droite une batterie de cavalerie. Cet ensemble pourrait évoquer le roi en chef militaire, et sa tristesse à l'idée de quitter sa demeure de Fontainebleau (symbolisée par Vénus).
Source: Wikipedia
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