Chassériau - Baudelaire - Le Calife de Constantine suivi de son escorte

Publié le 11 Juin 2012

chasseriau Le Calife de Constantine suivi de son escorte

 

" Ce tableau séduit tout d’abord par sa composition. – Cette défilade de chevaux et ces grands cavaliers ont quelque chose qui rappelle l’audace naïve de grand maîtres. – Mais pour qui a suivi avec soin les études de M. Chassériau, il est évident que bien des révolutions s’agitent encore dans ce jeune esprit, et que la lutte n’est pas finie.

 

La position qu’il veut se créer entre Ingres, dont il est élève, et Delacroix qu’il cherche à détrousser, a quelque chose d’équivoque pour tout le monde et d’embarrassant pour lui-même. Que M. Chassériau trouve son bien dans Delacroix, c’est tout simple ; mais que, malgré tout son talent et l’expérience précoce qu’il a acquise, il le laisse si bien voir, là est le mal. Ainsi, il y a dans ce tableau des contradictions. – En certains endroits c’est déjà de la couleur, en d’autres ce n’est encore que coloriage – et néanmoins l’aspect en est agréable, et la composition, nous nous plaisons à le répéter, excellente.

 

Déjà, dans les illustrations d’Othello, tout le monde avait remarqué la préoccupation d’imiter Delacroix. – Mais, avec des goûts aussi distingués et un esprit aussi actif que celui de M. Chassériau, il y a tout lieu d’espérer qu’il deviendra un peintre, et un peintre éminent. "

 

Baudelaire, Salon de 1845.

 

Rédigé par rafael

Publié dans #ROMANTISME ET NEOGOTHIQUE

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