Chagall - La Crucifixion blanche
Publié le 11 Août 2010
Art institute of Chicago,
Au printemps 1931, Marc Chagall visite la Terre Sainte dans le but de trouver l'inspiration pour son nouveau projet : des illustrations de la Bible. Ce voyage renforce sa foi en Dieu et son optimisme jusqu'au moment où il va en Pologne en 1935. Là, Chagall se heurte à quelque chose d'horrible : la haine contre les Juifs, les démolitions, les incendies des synagogues. Cette violence a un effet énorme sur la peinture de Chagall. Ses thèmes et son style changent : il n'y a plus de tableaux aux scènes joyeuses comme " La vie paysanne " ou " Amoureux Au Bouquet". Ses peintures deviennent sombres et déprimantes, par exemple " Solitude ", " La chute de l'ange ", et " La révolution ". La peinture la plus connue de cette période est " La crucifixion blanche " qui est une illustration des événements de l'époque. Le tableau est organisé en quelques scènes de souffrance et de terreur autour de la croix .
Ce tableau porte en germe les ignominieuses atrocités des mois à venir, mais contient aussi les souffrances d’un peuple que les famines et les déchirements intérieurs ont bouleversé au plus haut point. Autour de la croix du supplicié, mort en emportant avec lui les péchés humains, Chagall a organisé différents axes de lecture qui marquent par leur singularité. Scènes de pillage, pleurs mêlés de désillusions, fuite et exil, cette toile témoigne des désappointements de Chagall devant les événements politiques qui grandissent sourdement puis de plus en plus fort autour de lui. Il regarde avec l’impuissance du désespoir les derniers symboles du judaïsme s’éparpiller.
Chagall avait une foi inébranlable dans la religion:
« Dans ma première jeunesse J’ai été captivé par la Bible. Il m’a toujours semblé Et il me semble encore Que c’est la plus grande source de poésie de tous les temps. Depuis lors, j’ai cherché ce reflet Dans la vie et dans l’art. »
Cendras, rencontré à Paris, joue dans l’un de ses poèmes avec cet univers pictural qui imprègne les toiles de Chagall :
« (...) La vachère La sage-femme Il y a des baquets de sang On y lave les nouveau-nés
Des ciels de folie Bouches de modernité La tour en tire-bouchon Des mains Le Christ Le
Christ c’est lui Il a passé son enfance sur la croix ... »
Source et pour en savoir plus:
http://www.proscenium.ch/art/chagall/chagallbibbia/chagall4.html