Akira Kurosawa - Ran
Publié le 13 Octobre 2010
L’intrigue de Ran est directement inspirée du Roi Lear de Shakespeare. Dans le Japon du XVIe siècle, un puissant seigneur qui a bâti son vaste domaine à coups de guerres sanglantes, décide de le léguer à ses trois fils. L’un d’eux refuse ce partage et est banni. Kurosawa ne cherche pas à faire une transposition fidèle, il désire plutôt faire une fable sur le pouvoir, la guerre, la culpabilité. A cause de sa folie destructrice, l’homme est ici le principal moteur de sa perte. Ran est un mot qui désigne le chaos. Le déroulement de l’histoire en elle-même est parfois un peu confus, il faut bien suivre pour ne pas s’y perdre. Ran s’inscrit dans la dernière partie de la filmographie de Kurosawa, juste après Kagemusha. Tous deux sont des films grandioses par leur mise en scène, avec notamment des scènes de guerre superbes dans ses mouvements de centaines voire de milliers de cavaliers et fantassins, mouvements et déplacements rendus encore plus majestueux et graphiques par les fanions colorés derrière chaque soldat. Cet aspect monumental est assez spectaculaire, peut-être pourrait-on dire un peu trop, mais dans le grandiose, le cinéma de Kurosawa reste majestueux et peu de cinéastes parviennent ainsi à faire fusionner totalement un propos terriblement sombre, presque apocalyptique avec une beauté quasi picturale des images.
Critiques:
Le Matin
« Ran, sans aucun doute prend, mais de façon très discrète, sans revendications superbes ni cris d’orgueil, l’apparence d’un plaidoyer pour le regard, pour le récit, pour l’œuvre artistique. Le témoin qui parle, même s’il parle dans l’incohérence du délire, dans la simplicité d’un langage naïf, dans le chaos d’un langage inarticulé, devient le seul être au monde qui ait droit à quelque respect, les autres ne pouvant prétendre qu’à la compassion, dans le meilleur des cas (…). Je n’ai pas dit que vous alliez vous émouvoir à tout coup, que vous alliez être transportés de passion, j’ai parlé d’hallucination glacée. Ran est semblable à tous les rares très grands films qui se font encore de nos jours, quelque chose l’empêche d’aller au-delà de lui-même. Ce quelque chose est peut-être en nous. Nous n’avons plus foi en l’image et les réalisateurs des rares très grands films qui se font encore de nos jours le savent pertinemment. Si la foi les habite encore, la conscience de notre incrédulité les démoralise. Un jour, elle finira par rendre impuissante les derniers créateurs du cinéma ».
Michel Pérez, 20/09/1985
Le Figaro
« Kurosawa est avant tout un peintre et un architecte. Son film est une symphonie de couleurs qui joue des teintes complémentaires bleues, jaunes ou émeraude ponctuées d’éclats rouges porteurs de mort. Chaque scène est un tableau qui dégage l’azur du ciel où se détachent les silhouettes hiératiques de personnages ou de châteaux plantés à contre-jour dans une bande d’herbe plus verte que nature (…). Il faut aller voir Ran comme on se rend à la Chapelle Sixtine ou à Stratford. On y trouve toutes les forces, les espérances, les déviations de l’homme ».
Claude Baignères, 18/09/1985
Source:
Le Monde (http://films.blog.lemonde.fr/2009/04/16/ran/), Le Figaro, Le Matin.
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