Delaunay - Fenêtres
Publié le 18 Avril 2019
Les Fenêtres de Delaunay prennent pour point de départ la représentation de la lumière et la dynamique des couleurs. Même si ces tableaux représentent une réalité extérieure, ils sont pourtant considérés comme étant abstraits, car l'objet a perdu son importance. Contrairement à Kandinsky, Delaunay ne trouve pas ses tableaux en faisant une prospection intérieure, mais en observant directement la nature, comme il l'explique dans une Lettre à August Macke, datée de 1912 : « Une chose indispensable pour moi, c'est l'observation directe, dans la nature, de son essence lumineuse. Je ne dis pas précisément avec une palette à la main (quoique je ne sois pas contraire aux notes prises d'après la nature immédiate, je travaille beaucoup d'après nature: comme on appelle ça vulgairement: devant le sujet). Mais où j'attache une grande importance, c'est à l'observation du mouvement des couleurs. C'est seulement ainsi que j'ai trouvé les lois des contrastes complémentaires et simultanés des couleurs qui nourrissent le rythme même de la vision. Là je trouve l'essence représentative - qui ne naît pas d'un système ou d'une théorie a priori. » En refusant tout système a priori, il s'éloigne des « cérébralités » d'un Malévitch ou d'un Mondrian.
Pourtant, à l'époque, Delaunay est considéré comme cubiste, et sa peinture peut donc être vue comme telle. Delaunay propose ici une issue au cubisme, qui d'habitude se concentre sur la fragmentation perceptive et ne produit qu'une peinture en camaïeux éteints : il provoque avec l'agencement de couleurs une sensation de rythme, et les plans colorés se succèdent en aplats brillants et colorés, ce qui donne une sensation cadencée. Delaunay aimera d'ailleurs à cette époque se considérer comme « l'hérésiarque du cubisme ».
Plutôt que de parler de peinture abstraite, Delaunay préfère le terme d'« inobjectif », tandis que le poète Guillaume Apollinaire parle de « peinture pure ». La pureté de la lumière ne se définit alors pas par rapport au réel mais représente un déplacement de la source d'inspiration du peintre vers la source elle-même de la peinture (ce qui a pour équivalence la recherche pure des sonorités dans un poème). Apollinaire écrit dans la revue Chroniques d'art : « Delaunay inventait dans le silence un art de la peinture pure. On s'achemine ainsi vers un art entièrement nouveau qui sera à la peinture [...] ce que la musique est à la poésie. Ce sera de la peinture pure. ».
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