Braque - La guitare statue d'épouvante
Publié le 17 Janvier 2019
La Guitare : « Statue d’épouvante » est une œuvre de Georges Braque, réalisée en novembre 1913, en pleine période dite des papiers collés, qui ne sont pas des collages, mais une invention de Braque.
Georges Braque introduit dans cette œuvre un objet ayant une réalité matérielle distincte de la réalité strictement picturale, jouant à la fois comme référence à ce qu’il représente et comme surface colorée. La plupart de ces inscriptions, néanmoins lisible, sont incomplètes ou tronquées, agissant comme des synecdoques, elles participent à l'iconographie au second degré. On retrouve l’espace ovale vu en largeur, déjà utilisé dans plusieurs peintures de la même époque, qui resserre la composition et peut également être une métaphore de la table, couverte d’objets. Mais l’ellipse dessinée au fusain et cernée de gouache, est ici inscrite par le peintre dans le rectangle traditionnel, les marges signalant un cadre
Au centre du tableau figure une guitare dont la forme est découpée dans un papier rehaussé d’un dessin au fusain qui explicite la signification de la découpe : corde et rosace de l’instrument. Une ligne intervient pour souligner de blanc le volume de la caisse. Le fusain définit également des plans pouvant être interprétés comme des feuilles de papier, affiches ou portées musicales. Un verre à pied est dessiné comme la partition de musique voisine. Jean Laude remarquait que, privées de leurs notes, ces portées musicales fonctionnaient comme « un écho des cordes de l’instrument ». Parmi les prospectus annonçant des spectacles, on en remarque un, évoqué par de grandes lettres dessinées imitant celles qu’on obtient au pochoir, introduisant le mot « CONCERT ». Braque est d’ailleurs le premier à introduire la lettre d’imprimerie dans la peinture. On en distingue un autre, bien réel, collé sur le papier du fond, donnant le programme d’une représentation du « Trivoli-Cinema » de Sorgues.
Les autres papiers collés, l’un noir, l’autre faux bois de commerce, agissent comme surfaces colorées. Ils constituent un autre jeu sur les différents niveaux de réalité. Le choix d’un papier faux-bois se réfère au matériau dans lequel l’instrument est construit. Le recours au peigne à peindre le faux-bois et à la technique du faux-marbre dans la peinture est due à Braque.
Georges Braque - Argenteuil - LANKAART
Georges Braque est l'un des précurseurs du mouvement moderne. Né à Argenteuil en 1882, il fait partie dès 1905 du groupe des fauves à Paris. Mais rapidement se manifeste chez Braque une volont...
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