Chagall - La Chute d'Icare
Publié le 7 Juillet 2018
Avec le Don Quichotte de 1975 (France, coll. part.) qui lui fait pendant, La Chute d’Icare marque certainement l’apogée, dans les années 1970, des moyens picturaux de Chagall et une conclusion grandiose à une inspiration toujours enrichie. Lié au thème d’Orphée, qui sera repris en 1977 (Le Mythe d’Orphée, France, coll. part.), le mythe de la chute d’Icare – l’envol toujours brisé de l’homme-oiseau (le peintre ?) vers la lumière, l’impossibilité de transgression de l’interdit – apporte sa dimension universelle au thème de La Chute de l’ange (Bâle, Kunstmuseum) terminé en 1947. À la fin de sa vie, Chagall maintient plus que jamais son exigence de message, réaffirme l’éternité du mythe – pour lui symbole de l’humanisme le plus profond – avec gravité et toujours avec humour : le héros est ici précipité dans une cabriole clownesque, prêt à s’écraser sur la place d’un village animé et familier.
À l’ampleur et à l’universalité du message répondent l’unité, la dimension cosmique de l’espace pictural. Commandé par le tourbillon des plumes centrales (mû lui-même par le disque solaire), un grand vide, blanc en haut et rougeoyant en bas, est déployé au centre de la toile, faisant s’amasser et basculer sur les côtés les éléments figuratifs, noyés dans une masse sombre. Les sept études préparatoires à l’œuvre (1973-1974, AM 1988-522 à 528), exécutées soit au crayon et à l’encre, soit à la gouache, au pastel et au lavis, soit encore en faisant appel au procédé du collage de morceaux de papier ou de tissus colorés, montrent bien la volonté de défi du peintre, ses exigences nouvelles : dépassant les données de la perspective, il cherche avant tout à créer un espace tactile fluide, énergique, à l’aide de la seule matière de couleur. La vibration de celle-ci concourt ainsi à l’impression de vertige : la texture, fluide et nacrée des blanc-gris-jaunes, celle plus fragmentée des rouges possèdent l’énergie lumineuse de plans de mosaïque. Si l’on pense à Titien, vers lequel se tourne Chagall à la fin de sa vie, on ne peut pas ne pas voir ici une formidable affirmation de peinture et peut-être une leçon pour la génération des années 1980.
Extrait du catalogue Collection art moderne - La collection du Centre Pompidou, Musée national d’art moderne, sous la direction de Brigitte Leal, Paris, Centre Pompidou, 2007
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