La sculpture indienne - Elie faure
Publié le 13 Janvier 2018
" Des mouvements et non des formes, des masses expressives et non des harmonies de rapports ou des abstractions arrêtées, une image ivre et touffue de l’ensemble du monde et non plus la recherche d’un équilibre entre les lois universelles et les lois de l’esprit. Par éclairs, sans doute, et voilé d’obscurité et de torpeur, on peut tout trouver dans cet art, débordant l’élément voisin, l’opprimant ou opprimé par lui, on y peut rencontrer de brèves fulgurations de conscience et de brusques écarts du réalisme le plus rudimentaire à l’idéalisme le plus haut. À les voir isolées, les figures – les figures de femmes surtout, innombrables, douces, religieuses, formidables de grâce, de sensualité, de pesanteur charnelle, – ébauchent à tout instant un effort immense et sourd, souvent d’une ferveur puissante, d’adaptation supérieure à leur rôle d’humanité. L’homme indien veut des tailles fléchissantes sous le poids des seins et des hanches, de longues formes effilées, une seule onde musculaire parcourant le corps entier. Mais son hymne tendre se perd dans la clameur universelle. Il peut adorer à la fois Indra, l’être suprême, le créateur Brahma, le destructeur Shiva, le rédempteur Krishna, Surya la lumière du jour, Lakshmi l’amour, Sarasvati la science et l’horrible Kali assise dans la pourriture et le sang caillé des victimes, les dix incarnations de Vishnou et la foule des héros et des monstres de l’immense mythologie et des épopées nationales, Ravana, Sougriva, Hanoumat, Ananta. Il peut invoquer Rama, le héros incorruptible qui eût conduit les Grecs au seuil de la divinité, Rama n’est qu’une idole de plus dans le prodigieux Panthéon, une idole perdue parmi les dieux de la fécondité et de la mort. Il peut faire voisiner, sur les murailles, la férocité et l’indulgence, l’ascétisme et la lubricité, les fornications et les apostolats, il peut mêler l’obscénité à l’héroïsme. L’héroïsme et l’obscénité n’apparaissent pas plus dans la vie universelle qu’un combat ou un accouplement d’insectes dans les bois. Tout est au même plan. Pourquoi ne pas laisser l’instinct se répandre dans la nature avec l’indifférence des puissances élémentaires et balayer dans son emportement les morales et les systèmes ? L’idéalisme social est vain. L’éternité impassible use le long effort de l’homme. L’artiste indien n’a pas le temps de conduire la forme humaine jusqu’à sa réalisation. Tout ce qu’elle contient, elle le contient en puissance. Une vie prodigieuse l’anime, mais embryonnaire et comme condamnée à ne jamais choisir entre les sollicitations confuses de ses énergies de volonté et de ses énergies sensuelles. L’homme ne changera rien à sa destinée finale qui est de retourner tôt ou tard à l’inconscient et à l’informe. Dans la fureur des sens ou l’immobilité de la contemplation, qu’il s’abîme donc sans résistance au gouffre des éléments. "
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