La guerre du Viêt Nam au cinéma
Publié le 3 Juin 2016
La Guerre du Vietnam ou Deuxième guerre d’Indochine est le conflit qui opposera de 1959 à 1975 la République du Vietnam (Sud-Vietnam) à la République populaire du Vietnam (Nord-Vietnam) respectivement soutenu par les Etats-Unis d’Amérique, le bloc soviétique et la Chine Communiste.
Cette guerre qui se solde en 1975 par la défaite du Sud-Vietnam est l’un des épisodes majeurs de la guerre Froide. Plus long conflit connu par les Etats-Unis, elle est à l’origine d’une crise morale et politique dans la société américaine, avec 58 000 victimes dans l’armée, plusieurs centaines de milliers de victimes et 900 milliards de dollars de dépenses pour l’état américain.
« Cette guerre, sans doute plus que les autres, fut inséparable de la notion de dissimulation et de projection paranoïaque. Ce que le cinéma n’a cessé de radiographier, c’est la guerre livrée par les Américains contre eux-mêmes, contre leur image, leur peur, leurs illusions ou leurs désillusions, leur traumatisme ou leur jouissance… Mise en scène déréglée de leur devenir »
Les Cahiers du cinéma
"De 1978 à 1985, l’exploitation du conflit en tant que sujet cinématographique par Holywood commence grâce à l’évolution de l’opinion publique au sujet de la guerre et à la diminution des tensions sociales et morales qui déchiraient l’Amérique.
De plus, c’est le succès commercial de The Deer Hunter de Michael Cimino (1978) qui va inciter l’industrie du cinéma à s’emparer du thème. Là encore, la guerre n’est pas traité directement, c’est la réinsertion des vétérans qui est au centre du récit. Le film est aussi l’occasion d’un conflit de mémoire sur certaines pratiques des troupes ennemies, un exemple des mémoires différentes que va engendrer la guerre.
En 1979 sort Apocalypse Now de Francis Ford Coppola, œuvre majeure du genre. A la suite de ce regain d’intérêt sort une série de films grand public comme la série des Rambo et des Missing in Action qui proposent une vision beaucoup plus patriotique du conflit et qui tentent de réhabiliter l’action de l’armée « trahie par les manœuvres politiques de Washington ». En définitive, cette période voit le début de la production de masse de films sur le Vietnam mais à part Apocalypse Now peu de films emblématiques sur ce thème verront le jour. Il faudra attendre 1986 pour voir ce que l’on considère comme l’apogée du genre.
En effet de 1986 à 1993 commence ce qui est vu aujourd’hui comme l’âge d’or du Cinéma-Vietnam. En 1986 sort Platoon d’Oliver Stone qui souhaite montrer la réalité de la guerre de la manière la plus objective possible. Dans la lignée presque « documentaire » du film sort Hamburger Hill de John Irvin en 1987. Dans un autre registre Good Morning Vietnam de Barry Levinson, propose la vision d’un disc-jockey sur la guerre.
Très riche, l’année 1987 voit aussi la sortie de Full Metal Jacket de Stanley Kubrick qui suscite un vif débat, certains le considèrent comme le seul film qui montre la guerre « vraie » et non pas un voyage psychédélique de plus, la critique que propose le film est beaucoup plus directe que celle proposée par Oliver Stone.
Casualities of War (en français Outrages) de Brian de Palma et Garden of Stone de Francis Ford Coppola sortis en 1989 et 1988 complètent ce renouveau. En 1990, Oliver Stone propose un nouveau film sur le Vietnam : Born on the Fourth of July."
Source: http://www.retourverslecinema.com
Une critique de la guerre du Vietnam "L'action du film se situe en 1969, après l'offensive du Têt de janvier 1968, c'est-à-dire à un moment où les Etats-Unis ne sont plus sûrs de pouvoir remporter militairement cette guerre, à un moment où l'Amérique commence à douter, où l'armée est ravagée par la drogue et des trafics en tout genre. Le film, inspiré du roman de Joseph Conrad, Au cœur des ténèbres, 1898, est tourné au lendemain de la guerre du Vietnam, en 1975-1976, peu de temps avant l'arrivée de Jimmy Carter à la Maison Blanche, moment où l'Amérique remet en cause et critique son engagement passé en Asie du Sud-Est, qui s'est soldé par un échec. C'est l'un des premiers films abordant directement la guerre du Vietnam. Or, cette guerre marque une véritable rupture dans les rapports entre Hollywood et l'Etat américain. En effet, jusqu'alors, le cinéma avait toujours soutenu l'engagement militaire du pays, n'hésitant pas à produire des films de propagande pendant les deux guerres mondiales (Casablanca, M. Curtiz, 1942 ou Le port de l'angoisse, H. Hawks, 1944) pour soutenir la politique du gouvernement. Avec le Vietnam, tout change. Certes, il faut attendre la fin du conflit pour voir des films traiter du conflit (Voyage au bout de l'enfer, M Cimino, 1978) et en faire une critique. Pourtant, on peut déjà apercevoir dès les années 1960 des films qui condamnent l'intervention américaine au Vietnam. Robert Altman, par exemple, avec M.A.S.H. en 1969, nous livre davantage une critique du conflit vietnamien que de la guerre de Corée.
Apocalypse Now rentre donc dans cette lignée de films très critiques sur l'engagement américain. La guerre est vue du côté américain, et la critique n'en est que plus forte. Coppola ne réalise pas un film de guerre, mais plutôt un film sur la guerre. Le parcours du capitaine Wilard sur un fleuve hostile qui le mène au colonel Kurtz ressemble à un voyage intérieur, une introspection (la voix off de Wilard est récurrente tout au long du film) et, dans le même temps, Coppola nous emmène dans un voyage vers la folie et l'horreur de la guerre que semble incarner le colonel Kurtz. Le réalisateur du Parrain nous montre aussi une certaine réalité du conflit et nous livre ses interrogations, partagées par nombre de ces concitoyens à l'époque."
Source: http://www.thucydide.com
" Commençons par la scène d'anthologie. Trois soldats américains prisonniers, de l'eau jusqu'au ventre, sont parqués sous une baraque sur pilotis. Ils attendent leur tour pour jouer, face à leurs tortionnaires, à la roulette russe. La séquence dure quinze minutes, c'est l'une des plus fortes du cinéma américain de ces quarante dernières années. Elle immortalise Christopher Walken, visage de samouraï et de zombie, beauté hallucinée. Voilà comment Cimino concentre la guerre du Vietnam, en une allégorie explosive qui renferme l'horreur, le hasard, la folie, l'instinct de survie. Mais aussi une forme de bravoure obscure, incarnée par le sagace Robert De Niro. Le héros du film, c'est lui. Un sauveur pur et dur, qui se voue corps et âme à la communauté et qui fait tout pour recoller ses morceaux.
Sur les trois heures épiques que dure ce film au casting affolant, une seule environ se déroule dans l'enfer vietnamien. C'est le chapitre du milieu. Avant, on voit les hauts fourneaux d'une aciérie de Pennsylvanie, une bande soudée de sidérurgistes, un mariage orthodoxe, des beuveries sans nom, une chasse au chevreuil dans des montagnes de western. Bref, une certaine image du rêve américain, mais aussi des présages. Après, il y a des vies brisées, des illusions perdues et surtout une amitié amoureuse ravagée. Riche d'interprétations diverses et de retombées plus ou moins anecdotiques (du port du bandana au triomphe planétaire du tube déjà ancien Can't take my eyes off you, de Frankie Valli), ce Voyage au bout de l'enfer compte assurément autant sinon plus que son cousin direct, Apocalypse now, sorti un an après". Source: Jacques Morice, Télérama.
" La plupart des critiques ont souligné le caractère réaliste et véridique de Platoon : le film de Stone montre la guerre du Viêt-nam telle qu'elle a pu être vécue par de jeunes fantassins américains.
Cet aspect réaliste, qui fait la force essentielle de Platoon, doit cependant être analysé en profondeur pour comprendre ce qui distingue le film de Stone d'autres films comme Apocalypse Now ou Rambo II qui traitent aussi de la guerre du Viêt-nam, mais d'une tout autre manière.
Platoon n'est pas un reportage pris sur le vif, mais un film de fiction: les personnages que nous voyons à l'écran sont des acteurs professionnels et la jungle qui est supposée être celle du Viêt-nam se situe en fait aux Philippines. Il y a donc dans Platoon une part irréductible de fiction, c'est-à-dire de non-vérité. Mais, en même temps, le film de Stone représente des faits, des événements, des choses, des décors qui ressemblent à ceux de la guerre du Viêt-nam. Le spectateur doit donc à chaque instant faire la part entre la vérité et la fiction: les sergents Barnes et Elias sont des personnages fictifs, mais les hélicoptères de Platoon sont les mêmes que ceux qui furent utilisés au Viêt-nam.
Dans le rapport de Platoon à la réalité historique, les interviews données par Oliver Stone jouent ou ont joué un rôle essentiel. Le réalisateur américain a en effet participé comme fantassin à la guerre du Viêt-nam, et il a voulu rendre compte dans son film de son expérience personnelle. L'ambition de Stone est d'apporter un témoignage sur cette guerre et de réduire la fiction à une part secondaire et inessentielle: il ne s'agit pas d'utiliser le Viêt-nam comme un décor pour des aventures ou des exploits guerriers (comme c'est le cas dans Rambo II ou même dans Apocalypse Now), mais de reconstituer une situation et de faire partager au spectateur qui n'a pas connu cette situation les émotions et les réactions d'un jeune fantassin plongé dans la guerre."
Source: http://www.grignoux.be
" Considéré à juste titre comme un des génies du septième art, Stanley Kubrick a toujours fait couler beaucoup d’encre lors des sorties de ses différents opus. De même qu’il étonna tout le monde en s’attaquant, quelques années auparavant, au genre si méprisé à l’époque qu’est le cinéma d’épouvante, grâce à son cultissime Shining (1980), il prend un certain nombre de ses partisans à rebrousse-poil avec Full metal jacket (1987), faux métrage sur le Vietnam et véritable brûlot antimilitariste. Certes, le réalisateur n’en est pas à son coup d’essai dans le genre puisqu’il a déjà à son actif les magnifiques Sentiers de la gloire (1957) et Dr Folamour (1964) qui s’attaquaient frontalement à la stupidité du système militaire. Pourtant, l’auteur franchit une étape supplémentaire avec cette avant-dernière oeuvre, véritable travail d’entomologiste.
D’une froideur réfrigérante et d’une violence terrible, Full metal jacket est aussi agréable qu’un coup de canon et aussi doux qu’un rasoir. Divisé en deux parties symétriques - une obsession du cinéaste, jusque dans la composition savante, voire maniaque de ses plans - ce brûlot se déroule tout d’abord lors de l’instruction militaire dans un camp américain, puis au Vietnam. Pourtant, le film ne s’inscrit nullement dans une veine documentaire puisqu’on ne verra rien d’autre des Etats-Unis que le dortoir des soldats et leurs aires d’entraînement. De même, le Vietnam n’est représenté que par une ville en ruine et quelques palmiers éparpillés. Certains reprochèrent alors à Kubrick son peu d’application dans la reconstitution en Angleterre - à quelques kilomètres de son domicile - de la ville de Hue, mais cette volonté de ne pas coller à la réalité n’est autre qu’une envie de dépasser les contingences historiques pour se rapprocher de l’universalité de son propos. Davantage qu’un simple film sur la guerre du Vietnam, Kubrick nous propose sa vision de tous les conflits et de ce qu’ils comportent de destructions, sur le plan matériel et surtout humain.
Comme dans ses oeuvres précédentes, le maître emprisonne ses personnages dans une structure rigide qui finit par les broyer totalement et par nier leur individualité propre - on ne connaît que leurs surnoms et absolument rien de leur passé. Pire, la plupart des acteurs grimacent comme pour signifier que chacun se réfugie derrière un masque social qui peut éclater à n’importe quel moment (la scène de suicide dans les toilettes est d’ailleurs tout à fait mémorable). Par la suite, le cinéaste réduit l’action à sa plus simple expression, mais chaque coup porté, chaque balle fendant l’air pour venir se loger dans les corps fait tressaillir. Grâce à une réalisation parfaite, Kubrick rend compte de l’extrême violence des combats, mais également d’une atteinte plus sourde à l’intégrité de l’individu lors d’une formation militaire ne visant qu’à insensibiliser l’être humain afin d’en faire une impitoyable machine de guerre. Désagréable par nature, jamais séduisant, Full metal jacket est une oeuvre majeure, à l’instar d’Apocalypse now, mais dans un registre opposé (le premier froid et rigide, l’autre lyrique et démesuré)."
Source: http://www.avoir-alire.com
Hiroshima 1945 - Yoshito Matsushige - LANKAART
Yoshito Matsushige (1913 - 2005) est un photojournaliste japonais survivant du bombardement atomique sur Hiroshima le 6 août 1945, il prend cinq photographies le jour du bombardement, seuls clichés
http://www.lankaart.org/2016/09/hiroshima-1945-yoshito-matsushige.html
Somalie 1991-2016 - Jan Grarup - LANKAART
Somalia 1991-2016 - Somalië Jan Grarup, né le 2 décembre 1968 (47 ans) à Kvistgaard), est un photographe danois spécialisé dans la photographie de guerre. Il a remporté de nombreux prix dont...
http://www.lankaart.org/2016/09/somalie-1991-2016-jan-garup.html