Bodhisattva - Qi du Nord

Publié le 27 Mai 2015

Bodhisattva: Qi du Nord  (550–577)

Bodhisattva: Qi du Nord (550–577)

菩薩 - Бодхисаттва - 菩萨 - बोधिसत्व

La dynastie des Qi du Nord (Bei Qi), régna en Chine du nord-est de 550 à 577 lors de la période des Dynasties du Nord et du Sud, dite également période des Six Dynasties.


En dépit de leur opposition politique et culturelle, le Nord et le Sud connaissent des évolutions similaires durant cette période : ouverture accrue vers l'extérieur, adoption du bouddhisme comme religion principale aussi bien chez les élites que dans la population, importance des chefs de guerre face aux faiblesses récurrentes des empereurs, etc. Au-delà de son image de période troublée et instable, la période des dynasties du Nord et du Sud et plus largement celle de la division de la Chine, formant un « haut Moyen Âge » chinois (d'environ 200 à 600, entre la fin des Han et les Sui), fut très créatrice dans le domaine politique, militaire, religieux, artistique et littéraire.


Le bouddhisme repose sur la croyance en la réincarnation des êtres vivants, cycle duquel les croyants espèrent se libérer : c'est le nirvana, que l'on peut traduire par « extinction ». Ce concept est au centre de l'école du nirvana, dont la figure de proue est Daosheng, qui fut très populaire dans le Sud sous les Liang. À sa suite, le nirvana fut de plus en plus vu comme accessible au plus grand nombre et non restreint à un groupe limité de personnes de valeur, ce qui résulte sans doute d'une adaptation de la pensée bouddhiste aux attentes des fidèles chinois. Cela accompagna la popularisation de l'idée selon laquelle il pouvait s'atteindre en une seule vie marquée par une grande piété (le « subitisme »), et non seulement après plusieurs réincarnations (le « gradualisme »). La façon d'atteindre cet état passe en principe par un ensemble de préceptes moraux et de pratiques : l'élimination des désirs qui manifestent l'appartenance au monde terrestre (par exemple par l'abstinence, le jeûne ou le végétarisme), la compassion envers autrui, la recherche de la sagesse, la méditation, des pratiques respiratoires, etc.


Le bouddhisme du Grand Véhicule a érigé en divinités suprêmes plusieurs Bouddhas (littéralement « Éveillé » en sanskrit), êtres étant parvenu à cette libération : à côté du Bouddha « historique », aussi connu sous le nom de Shakyamuni, fondateur de la religion et resté le plus révéré, les plus importants sont Maitreya (Moli en Chine) le bouddha du futur, Vairocana (Piluzhena, Darirulai) et Amitabha (Mituo) qui règne sur la Terre pure, paradis où sont accueillis des dévots cherchant à atteindre le nirvana en dehors de tentations du monde terrestre, offrant un espoir de prolongement de la vie auquel les élites chinoise étaient alors très sensibles, assurant la popularité de l'école de la Terre pure. Les autres figures importantes du panthéon du Grand Véhicule sont les boddhisatvas, êtres qui sont parvenus au seuil du nirvana mais ont refusé de franchir ce seuil, pour rester aider les êtres vivants à l'atteindre ; le plus important est Avalokiteshvara (Guanyin), boddhisatva de la compassion, qui apparaît souvent aux côtés d'Amitabha. Le bouddhisme chinois n'est donc pas unifié, mais divisé en plusieurs communautés développant leurs propres originalités dans les croyances et la pratique, manifestées notamment par la vénération de certaines figures plutôt que d'autres et la lecture de textes sacrés (sutras) spécifiques (Sutra de la Vie-Infinie pour la Terre pure).


Les images, en particulier les statues, avaient un rôle symbolique fort. Certains textes prescrivaient les proportions à suivre pour les statues, qui demandaient souvent des financements importants de la part des donataires. Il fallait plusieurs années pour réaliser les plus importantes, qui pouvaient atteindre de grandes tailles : Zhang Sengyou mentionne ainsi plus d'une vingtaine de statues de plus de dix mètres aux alentours de 500. Elles étaient parfois consacrées lors d'un rituel. On les croyait habitées par les divinités qu'elles représentaient : on leur rendait un culte, on prononçait des vœux ou des confessions devant elles. Il existait des récits miraculeux autour de certains de ces objets, ainsi des statues qui pleuraient, ou qui s'illuminaient la nuit. La place des images dans la religion bouddhiste avait abouti à l'apparition d'un art spécifique, ouvrant un nouveau chapitre dans l'art chinois : goût pour l'ornementation, le colossal, jusqu'alors étrangers à ce pays.


Les images bouddhistes chinoises suivent les modèles inventés par les écoles indiennes. La forme d'art de cette période qui a le mieux survécu est la statuaire sur pierre, abondamment attestée sur les différents monastères rupestres du Nord, consistant en de nombreux hauts-reliefs ainsi que de la ronde-bosse. Ces statues étaient sans doute disposées dans des sanctuaires à l'origine, mais sont surtout connues par des trouvailles dans des caches où elles avaient été ensevelies pour des raisons indéterminées ; environ 400 statues et stèles datant des Wei septentrionaux aux Song ont ainsi été mises au jour en 1996 à l'emplacement d'un ancien temple à Qingzhou dans le Shandong. Elles étaient surtout répandues dans le Nord, et aussi le Sichuan.

Source: Wikipedia

Bodhisattva - Qi du Nord

Rédigé par rafael

Publié dans #CHINE

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