Issey Miyake
Publié le 27 Avril 2015
Né en 1938 à Hiroshima, et ayant grandi au Japon dans le contexte de l’après-guerre, Issey Miyake est l’un des premiers stylistes japonais à organiser un défilé en Europe en 1973.
Admirateur des photographes tels que Irving Penn (Penn Sensu), Richard Avedon et lecteur assidu des magazines Harper’s Bazaar ou Vogue, il étudie à la prestigieuse Tama Art University puis s’installe à Paris en 1964. Il travaille alors pour les maisons de couture Guy Laroche et Hubert de Givenchy avant de retourner monter sa propre maison de couture au Japon. Qualifié de « couturier volant », Issey Miyake contrôle l’ensemble de ses créations ainsi que l’agencement de ses boutique. Selon ses propres mots, il a « tenté de faire une mode qui ne soit ni japonaise, ni occidentale ». En effet, Issey Miyake reste connu pour sa grande prouesse et la révolution esthétique opérées dès ses premières collections constamment à la frontière du temps, du minimalisme voire de la science-fiction. Ettore Sottsass disait à son propos qu'il est « l'homme qui rejette les alibis de l’éternité » : s'inscrivant dans le « phénomène du prêt à s'envoler », il jouait sur les « plissés », le mouvement et la légèreté du corps dans une recherche de démocratisation du vêtement ; support pratique et esthétique car « le pouvoir du design, c'est de faire des produits qui deviendront anonyme. Pas de dessiner pour quatre personnes dans un dîner. »
Dès les années 1960, Issey Miyake ouvre une nouvelle ère du vêtement, se posant définitivement comme un artiste à part entière résolument prompt à révolutionner l'univers de la mode de par une redéfinition de concept, en termes esthétique, et défini à la fois comme une œuvre originale aux concepts qui lui sont intrinsèques mais aussi couvrant une réalité plus populaire (une mode qui descend dans la rue). Cette volonté d'une mode plus visuelle se retrouve dans un de ses défilés majeurs de 1963 : A poem of Cloth and Stone. Si l'année 1965 marque son arrivée dans la capitale de la mode qu'est Paris, son entrée au sein de la Chambre syndicale de la Haute Couture, il pénètre également dans l'univers clos et parfois inconfortable des maisons de haute-couture, telles que celle de Guy Laroche ou encore de Givenchy, mais qui vont lui permettre d'imposer son propre style dans le mouvement de amorcé par mai 68. Il dira : « Mes premières années à Paris ont été importantes pour moi car elles ont servi de tremplin à ma carrière, les notions de beauté et d’esthétique du corps humain restent trop rigides pour moi. Heureusement, les perceptions se trouvent bouleversées par le vent de liberté qui soufflait en 1968 ». Ces années 1960 marquent la naissance d'un couturier à la fois logique et novateur qui va s'inspirer également du style hippie en 1969 avant de retourner au Japon pour créer sa première collection. Un créateur qui va progressivement de venir « l'inventeur quasiment révolutionnaire qui pense fermement que l'on peut créer un vêtement à partir de n'importe quel matériau de base et, dont les modèles par leur originalité éblouissent le public ».
Dans un contexte "d'optimisme ambiant" et de construction de la mode loin la guerre des clans (New York vs Paris), Yssey Miyake tisse sa toile cosmopolite. En 1971, la première collection Issey Miyake est présentée à New York devant Diana Vreeland, alors rédactrice en chef de Vogue, avant d 'être présentée à Paris en avril 1973. Attaché à l'ouverture d'esprit en matière de conception et création, mais aussi à la liberté du mouvement au sein du vêtement, il s'établit au Miyake Design Studio (MDS), un bâtiment bétonné, épuré aux rangements invisible construit par le frère de Tadao Ando à l'ouest de Tokyo et séparé en trois branches distinctes : le secteur design, atelier et gestion animés par une équipe jeune et qui reflète l'état d'esprit du créateur (on passe de la pensée à l'unification des idées, en équipe). Dès sa première collection faite en collaboration avec Makiko Minagawa, originaire de Kyoto, il introduit des jeans en sashiko (un tissu ouaté et piqué à motifs géométriques à couleurs primaires) qui trouve son inspirations dans des étoffes anciennes reflet du Japon rural et de dernières innovations textiles avec des matières synthétiques. Son concept du Piece of cloth provoque également un grand retentissement dans l'univers de la mode.
Source: Wikipedia